Dans Ta Face : Salaire 1/5 Un coût

Dans cette courte série, nous espérons vous faire réfléchir au salaire et vous motiver à le remettre à sa place, dans votre tête et dans les rapports de forces sociaux.

Premier point de vue : celui du patron

Le salaire est un coût. Une charge. Il est l’obstacle à un enrichissement rapide. Il diminue dangereusement les marges. Heureusement, il y a les machines qui permettent de s’en passer partout où c’est possible.

Depuis la nuit des temps, il est agréable de faire travailler des gens, pendant qu’on peut boire des mojitos au bord de la piscine, à l’ombre de la BMW. Si possible faire travailler des esclaves. Il y a des humanistes célèbres, comme le député Mariani, qui pense qu’effacer la mémoire de l’esclavage sera un bon moyen d’en réhabiliter une pratique larvée, et qu…. pardon, est une autoflagellation inutile et malsaine. C’est vrai que le salaire est malsain…pour les dividendes.

Individuellement, un entrepreneur sans scrupule (il y en a ?) rêve de ne pas distribuer de salaires pour faire tourner sa boite. Internet est son ami : plus personnes pour vendre, le client s’occupe de tout. Il passe des heures à se conseiller lui-même, passe sa commande lui-même, procède au règlement via une page web, règlement qui fait son chemin dans le silicium sans intervention humaine. Le tout plus vite ! Car vite is beautifull. Vite mon bouquin en 24h !

Comme la somme des cupidités est stupide, aucun capitaliste ne se demande où ses clients iront chercher l’argent pour lui payer sa camelote. Chacun s’en remet aux autres pour distribuer les salaires nécessaires. L’exacte négation du concept de ‘société’, ou par extension, de ‘nation’. C’est d’ailleurs sa victoire,  à l’UE, de permettre aux actionnaires de dépasser les ‘nations’, de se soustraire à leurs exigences de cohésion, d’équilibre et d’objectifs communs.

Pour mettre en avant le coût du travail, il convient de passer sous silence le coût du capital, souvent deux fois supérieur : intérêts d’emprunts rendus obligatoires pour les fonds de roulements ou les investissements pourtant réduits au strict minimum, voir un peu moins, salaires de dirigeants, dividendes d’actionnaires. Le salaire doit « produire » de la marchandise ou du service revendable avec la meilleure marge, marge au bénéfice exclusif de l’entrepreneur/actionnaire.

Pour réduire les coûts de salaires, on a inventé l’Union Européenne. Désormais, pour calmer les revendications sur les salaires, on fait entrer dans le jeu, évidement sans demander leur avis aux clampins que nous sommes, des pays où les salaires sont heureusement restés ridicules.

Les entrepreneurs avides (tous ne le sont pas), n’auraient aucun problème à priver de salaire, donc à tuer, au sens propre, ceux qu’ils considèrent inutiles, voire faisant obstacle à leur objectif. On invente donc le chômeur « de confort », évalué par certains décomplexés à 30% des sans-emplois. Et ensuite ? On procède à la solution finale pour les humains inutiles au capital ? Non : l’impôt des pauvres servira à payer la note. Nous y reviendrons.

Le salaire, aujourd’hui, n’est acceptable que s’il accompagne un projet de valorisation du capital, avec un taux de rendement fixé par la concurrence internationale, donc indiscutable.

Nous avons admis que le salaire ne peut exister que comme une charge, nous travaillons comme des esclaves, complexés que nous sommes de priver notre employeur de cet argent, de compromettre ses objectifs, son projet sublime.

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