Salopards de porte-parole !

Une question me revient souvent. Pourquoi les collectifs GJ (informel, justement, « sans forme »), poussent des cris d’effroi quand on parle de « porte-parole(s) » ?

Ils s’appuient sur une « croyance limitante ». Celle qui leur est entrée dans le cerveau en voyant des syndicalistes se compromettre, et couvrir un système de décisions totalement corrompu. (faut-il rappeler la complicité des dirigeants de la Confédération Française Démocratique du léchage de boules du néolibéralisme ? )

Dans la suite de cet article, vous pouvez remplacer « porte-parole » par « représentant »…

Une croyance limitante n’est pas forcément fausse. Mais elle reste limitante. Vous avez tous l’expérience d’une trahison, donc porte-parole=trahison. (CFDT qui signe tous les plans du Medef ?)

Posons nous des questions à rebours.

1) Je suis trahi ( c’est facile à constater)
2) A quelles conditions, par quel moyens pourrais-je voir ma voix porter sans risquer cette foutue trahison ? Oula ! Mais pisque j’ai dis que j’en voulais pas, la question ne se pose plus. Simple.

Ma croyance limitante m’empêche de formuler simplement cette question.

Parce que les porte-paroles, ça brûle, comme le feu !

Reprenons.

Un porte-parole « porte » une « parole ».

D’abord tâchons d’en avoir une, de parole. Un truc chiadé. C’est un gros truc très difficile pour une population élevé sous le Hanouna. Notre merde à tous.

Ah flûte, je n’ai jamais pris la question par ce bout là.
Mon indignation constitue mon seul programme.

La croyance limitante ci-dessus, offre deux avantages :

1) Elle me met à l’abri de la trahison. Quitte à m’auto-museler
2) Elle me dispense de faire l’effort important, je n’ironise pas, d’acquérir les connaissances nécessaires pour juger, au moins, ce qu’on veut me faire voter, et ensuite, pour ceux que ça branche, de rédiger nos lois, règlements, directives, arrêts et autres.

C’est la solution pour les culs-de-plomb. Les cerveaux de plombs, plutôt.

Donc d’abord, écrire la parole. OK, statistiquement, 80% de la population, en l’état (médias, entertainment, playstation), n’est même pas capable de comprendre la nécessité de toute cette fatigue.

Bon. Miracle. On dirait qu’un document existe. Il énumèrerait des revendications chiffrées, argumentées, qui ont subis l’épreuve d’une discussion franche et ouverte avec des opposants, sans caméra ni micro. On rédige, on amende.

Ensuite, à quelles conditions suis-je prêt à laisser partir le gus avec le papier qu’on a écrit ?

Maintenant, c’est quoi la mission du porte-parole ? A quelles conditions suis-je près à l’envoyer au combat SANS FLIPPER ?

Je vous met en vrac des pistes, parmi les centaines possibles

  • – Prendre sa famille en otage. Recruter des mercenaires.
  • – Version courte : Le porte-parole est en fait un groupe de cinq personnes
  • – Version longue :Le porte-parole est en fait un groupe de cinq personnes tirés au sort dans un stock de 50 personnes tirés au sort dans une assemblée de mettons 1000 personnes. Comme ça, si la négo dure un peu, on présente un roulement de négociateurs frais. Les 45 en réserve assistent par vidéo au réunions. Afin d’arriver chaud quand on prend le quart !
    Homme et femmes seront toujours statistiquement également représenté. En revanche, le corpus des « ouvriers » est constitué par un tirage au sort dans cette catégorie d’un nombre de représentants également proportionnel dans l’assemblée. Bref si 25% ouvriers dans la population active ET LES RETRAITES ( Ils sont toujours ouvriers, avec une retraite d’ouvrier, et une expérience d’une vie de turbin), alors l’assemblée de 1000 représentants doit comporter 250 ouvriers, en activité ou à la retraite. Bref.
  • – N’importe quel contact, entretiens, séminaire est enregistré. Le rush est publié in extenso et un montage résumé aussi.
  • – Le porte-parole qui se voit poussé dans un retranchement pour lequel il ne dispose d’aucune instruction, doit noter la question, refuser de répondre et revenir vers… vers quoi ?
  • – Ah oui, merde, il faut bien qu’il existe une assemblée .
  • – Lui injecter un poison avec effet retard, ne lui appliquer l’antidote qu’APRÈS la réunion, après son rapport, sous réserve qu’il soit satisfaisant.

Et ouala. Je ne crains plus le porte-parole, je suis son maître, et j’organise l’impossibilité pour la partie adverse de le retourner.

Et comme y’a Games of thrones qui commence, je vous laisse.

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