L’architecture contemporaine

Cette fiche est une contribution d’un visiteur

1 – Nos villes et nos villages s’enlaidissent de bâtiments dits modernes, on ne s’y reconnaît plus et on n’a pas envie de vivre dedans.

2 – Stop au bétonnage

La mondialisation basée sur le libre-échange n’est pas qu’un outil du capitalisme, c’est aussi une idéologie. En voulant faire du monde un village, elle menace les cultures en voulant toutes les fusionner, les standardiser et en tirer profit. Les œuvres d’art tout comme l’architecture ne veulent plus rien dire, on les croirait tout droit sortis de l’imagination d’un designer d’Ikéa, de Rowenta ou de chez Apple. En voulant plaire à tout le monde à moindre coût l’architecture contemporaine ne plaît à personne et, pire, défigure nos paysages.

3 – Le libéralisme comme mouvement architectural

Le libéralisme n’est pas seulement une façon de gérer une économie, c’est également une idéologie qui influence les arts. Tout doit être réduit à une marchandise, tout doit avoir une valeur économique, même la laideur, même le médiocre. De ce fait, les critères de beauté et de laideur disparaissent, tout doit être subjectif. Les spécialistes de l’art n’osent plus, de ce fait, trancher si une œuvre est un chef-d’œuvre ou pas. Finis donc les navets au cinéma, les mauvais livres, les mauvaises chansons, les mauvais tableaux, etc. C’est l’avis de la majorité qui tranche, on aime ou on n’aime pas, voilà tout. Il en va de même pour l’architecture contemporaine, il faut à présent que celle-ci soit totalement différente de l’architecture classique afin qu’elle ne soit pas comparable, pas « jugeable ». De cette façon, tout devient vendable. L’art contemporain a d’ailleurs calqué son mouvement sur l’idéologie néolibérale. On a le droit de dire que le Centre Pompidou est une verrue dans la ville si on le compare à l’architecture de la cathédrale Notre-Dame mais on ne peut nier qu’il génère du profit. Et c’est là le but de l’architecture néo-libérale.

Il faut faire table rase du passé, des vieux codes architecturaux tel que le fit le communisme sous Staline. Ces énormes bâtiments de béton et d’acier représentant le monde moderne, érigés à la gloire de la technique. Le libéralisme et le communisme se rejoignent sur ce point et c’est le seul. La mise en place de la mondialisation par les néolibéraux de l’école de Chicago a fait prendre au monde une direction où le capitalisme est débridé, dérégulé ; le monde doit être un village. Ces apprentis économistes mirent en place la libre circulation des marchandises, des services, des personnes et des capitaux. Ils inventèrent le nomadisme économique, tout est maintenant délocalisable.

Les transports sont vitaux afin que cette mondialisation se fasse. Ils contribuent à la circulation des marchandises, il est donc normal que l’architecture moderne les prennent pour exemple et s’impose dans le monde. L’empire Romain a imposé son architecture, le libéralisme impose le sien. Ce monde-village doit à présent avoir sa propre culture et surtout il doit ranger les autres dans des musées.

4 – Conséquences

Bétonnage du littoral par des promoteurs avec l’aval de maires peu scrupuleux.

Rareté du sable du à l’utilisation massive du béton (le meilleur sable étant celui des plages)

Création de villes nouvelles sans vie comme par exemple Rueil 2000 où il n’y a que des bureaux

Multiplication des « maisons d’architectes » froides et sans âme construites à base de béton, de verre et d’acier

Augmentation des surfaces habitables non-habitées et coûteuses comme les grattes-ciels qui ne sont habités que huit heures par jour alors qu’il manque tant de logements.

Des stades de sport qui ressemblent fortement aux étables et autres porcheries fait de tubes d’acier et de béton (ex : le Stade de France)

5 – Difficile d’arrêter le mouvement

Tout comme l’agriculture « raisonnée » ou bio (permaculture) ont du mal à s’imposer comme l’alternative à l’agriculture intensive, l’architecture « sociale » n’arrive pas à trouver d’arguments convaincants face à l’industrie du béton et ses architectes « gourous » néolibéraux. On construit des tours quand on n’a plus d’idées, quand on n’a rien à dire.

L’avancée du béton n’est pas terminée. Nos dirigeants ultra-libéraux ont une grande idée : que Paris ressemble à New-York ou à Londres. Pour cela, il vont créer « le grand Paris », place au prestige et à la rentabilité. Exit les classes défavorisées. Leur fer de lance c’est le quartier de la Défense, une ville-usine qui se voit de loin, que tout le monde trouve beau mais personne ne veut (ou ne peut) y vivre. Pour eux, le quartier de la « Petite France » à Strasbourg est un musée.

6 – Le formatage des cerveaux

Dans l’émission « la maison France 5 » le sirupeux Stéphane Thebaut nous fait découvrir des maison « moderne », donc de riches, dans lesquels il fait bon vivre. Il les compare à des chalets ou à de vieilles maisons nous montrant là la théorie de l’évolution de la maison française. On n’a pas le choix, c’est comme ça. Le moderne est aussi bien, voire mieux que l’ancien. Merci Ikea. Le bois, la pierre ou le fer forgé c’est bien pour les vieux ou les riches nostalgiques. Place au béton, au verre et à l’acier. Cette émission contribue à nous transfuser l’idéologie libérale.

Ce n’est pas la seul, d’autres embellissent des villes comme Dubai, Mazdar, Londres ou autre verrues.

La télévision et nos politiciens ne se posent pas la question si l’architecture plait ou pas, elle nous est imposée.

7 – Solution(s) envisagée(s)

Ne nous trompons pas, l’art contemporain ne raconte rien, il est l’apologie de la technique. C’est de l’art pour l’art. Pour lutter contre cette invasion silencieuse il faut faire appel à nos sentiments, à notre sensibilité. On aime un quartier, on trouve les gratte-ciels très beaux, esthétiques, mais on ne veut pas y habiter. L’art est une variété de l’amour, c’est pourquoi les vieilles maisons ont une âme, on les trouve chaleureuses mais pas les maisons contemporaines. Celles-ci sont froides, sans caractères. C’est pourquoi le plaisir et le désir sont différents.

 La classe dominante est là pour servir le peuple et non pour imposer ses désirs. Elle devrait réaliser nos rêves plutôt que de nous les fabriquer.

Il faut que la population lève la tête, arrête de regarder leur téléphone, et regarde autour comme le paysage a changé.

Il faut privilégier les constructions à base de matériaux nobles (bois, pierre)

Il faut oser dire « c’est moche », ce n’est pas parce que c’est moderne que c’est bien,

 Références

Franck Lepage sur la culture : lire le livre « altergouvernement » et écouter l’emission de radio : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2370

ARTE : le sable : enquête sur une disparition

Conférence Coste-Orbach : https://www.youtube.com/watch?v=rNozfdE8jCM et https://www.youtube.com/watch?v=65baKVWe0k8

 

 

 

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