Dans Ta Face : Loomio, degré zéro de la démocratie du Net

Loomio est un serveur web. Il propose de créer des groupes, ouverts ou fermés. A l’intérieur de ces groupes, on pose une question.

Aussitôt, des millions de geeks peuvent déverser leur opinion, se prendre la tête et cliquer j’aime ou j’aime pas.

Fonctionne sur smartphone ! Encore un tuyau à diarrhée d’émotion, sans aucun espoir de réflexion. Du micro trottoir avec des modems adsl.

Que Loomio puisse servir à faire le prochain repas de pique-nique, ou savoir qui amènera des chaises à la kermesse, soit.
Aujourd’hui, nombre de mouvements politiques, en recherche de connexion avec leur base, lorgnent sur Loomio.

Loomio est bien dans la lignée de Facebook, dont il reprend le grand principe. En fait, il est DEUX fois mieux : on passe du reptilien « j’aime » (agreu !) au binaire « j’aime – j’aime pas » (agreu – groumph).

On passe du jurassique au crétacé : wow !

(C’est l’heure de se fâcher avec tout le monde) Bon sang, ça vous fais vraiment trop mal de lire un livre ? De réfléchir ? Vous croyez que la démocratie s’achète comme un hamburger ?

Bientôt, un Dans Ta Face qui vous exposera une alternative sérieuse, mais faudra amener des neurones. Et pis essuie toi, t’a un peu de sauce barbecue de ta démocratie qui coule sous ton menton.

 

Dans Ta Face : A propos de banque centrale, un abus de langage

A propos de banque centrale, on entend un bruit de fond, pour peu qu’on soit un peu attentif aux nouvelles, ou aux chroniqueurs économiques.

Le propos qui suit s’applique à la seule banque centrale, l’européenne. Dite ‘BCE’.

Ce raisonnement valait pour la Banque de France rendue indépendante par Mitterrand, avant que la BCE ne prenne le dessus, retirant toute prérogative politique sur la monnaie aux états de la zone euro .

Rappel : Dans le monde pré-mitterandien, donc avant qu’il ne nous ait donné aux banques, dans la suite de Pompidou, notre Banque centrale, bras financier de l’état, créait la monnaie en fonction des besoins, gratuitement.

Notre dette était égale à zéro. La compta de la banque de France était la seule de France à pouvoir avoir un bilan déséquilibré, en l’occurrence par la création monétaire. C’est comme ça, c’est le principe.

Je passe sur l’étape intermédiaire qui a consisté à rendre cette institution indépendante, comme si le ministère de la défense, ou de l’intérieur devenait un électron libre, sortant ainsi du gouvernement, par là échappant à son autorité.

Allons à l’os : la BCE est garante en dernier ressort des finances. Or, on évoque en cas de défaut de la Grèce sur sa dette, défaut par ailleurs inévitable à moins de la ramener au niveau économique du Niger, et de jeter sa population dans la situation de la France au sortir de la grande Peste Noire, on évoque donc le fait que le jeu des garanties emboitées n’oblige la BCE à se recapitaliser comme une banque privée ordinaire, pour payer son obligation, comme votre assureur après l’incendie.

C’est vicelard de dire un truc pareil. Cela vise à nous faire admettre l’idée qui s’ensuit : nous devrons, nous les citoyens, être appelés en garantie ultime pour donner encore du fric, via des contributions de nos états, donc via des impôts.

Le rêve des créanciers ! Ecoutez bien ce qui suit : Une banque centrale n’a PAS de capital. Tout comme sa comptabilité ne devrait s’occuper que de ses frais généraux : personnel, PQ aux chiottes et autre.

Une banque central a juste à dire, ou plutôt écrire, éventuellement sur un coin de nappe au resto : « Je crée X milliards d’euros ». Voila. C’est fini ! Les Euros existent. Ca troue, hein ? C’est justement ça, une banque centrale. Sa définition exacte. Une entité, la seule, qui peut dire  pouf ! voila X milliards ! magiiiiiiie !

Jusqu’à il y a peu, l’auteur de ses lignes croyait, le gros naïf, que cette possibilité existait quelque part, mais non seulement le dogme monétaire psychotique allemand l’interdit, et ce dogme a été la condition rigide  pour permettre la création de ce foutu Euro, mais plutôt que d’en assumer le principe (crétin et rentier), on commence maintenant à nous embrouiller en évoquant cette nécessité barge de ‘recapitaliser la BCE’.

Question : la BCE possède-t-elle en contrepartie le droit de distribuer de la vaseline ? Pouf, sur un coin de nappe ?

Oblige-t-on une vache à se recapitaliser en lait après la traite ? Vous marrez pas, c’est tout aussi con.

Dans Ta Face : Motivation des foules, des poules et des œufs

Ce sujet est récurent sur le site. Et c’est pas près de changer.

Tout militant qui s’agite se heurte à l’indifférence du public. Les arguments pour ne rien faire pleuvent comme la mauvaise foi dans un débat télévisé.

Exercice du jour, rédigez en une phrase de 12 mots maxi, à votre manière :

« Vous n’êtes pas formés par ce que ça ne sert à rien de faire de la politique, parce que vous serez formés, cela servira à quelque chose de faire de la politique »

Encore une histoire de poule et d’œuf.

Les traités européens et ce qu’il reste de notre (anti-)constitution nous enferment, il ne reste aucune loi nous permettant de nous sortir de la merde. La cariatide* a peur et baisse la tête.

Former ou informer la cariatide*, voila qui suffit à outrepasser les limites que le petit nombre lui impose. Point n’est question de solliciter des marches révolutionnaires, et nos allusions fréquentes au grand soir sont des plaisanteries au deuxième degré : le grand soir, c’est une nouvelle dictature qui renverse la précédente.

Une cariatide qui ‘voit’ qu’elle porte un petit nombre et s’épuise à le nourrir, avec sa peine pour seul contrepartie, cesse de se comporter comme une imbécile de colonne, et par l’abandon de poste et l’expression simple de ses souhaits, les réalise.

(Article du webmaster de vuncf.org qui lui permet d’entrer à l’académie française, de remporter haut la main le Goncourt, et enfin de vivre riche et célèbre, adulé des femmes)

*Cariatide = réduite parfois dans les dictionnaires neuneus du net à une statue de gonzesse qui soutient un édifice, elle est en fait la représentation de la masse, de la foule, du peuple en ce qu’elle est la nature même de la société, sont absence provoquant l’écroulement de l’édifice. La cariatide est le grand nombre par opposition au petit nombre, singulier et minuscule, porté, nourri par une cariatide qu’il gouverne et qui le nourrit (Voltaire dans le texte, mais ça marche aussi avec Gramsci). C’est très à la mode de citer Gramsci, c’est même faisable sans l’avoir jamais lu. La preuve.

Dans Ta Face : Mélenchon à Alès : Une bien belle messe…

Ah, la belle fête ! Ca n’est pas souvent qu’on peut se prendre pour un journaliste. A Alès hier soir, Méluche est venu galvaniser les troupes. Salle comble débordant dehors, pour une bien belle homélie.

Alès est ruinée, comme le nord du Gard en général, d’une région vidée de ses ressources minières, puis de son industrie, car le pue-la-sueur est meilleur marché à l’est.
Malgré le poids du chômage, notre reporter perdu à plusieurs reprises, a bénéficié d’une aide immédiate et souriante de tous les autochtones croisés. Pourtant bien pauvres et entrants, en apparence, dans les clichés les plus pourris sur les jeunes de cités, éventuellement barbus, ces gens m’ont aiguillé dans Alès, et donc votre serviteur n’a mis que 12 litres de gasoil pour accomplir les 800 derniers mètres à vol d’oiseau. J’avais qu’à y aller en oiseau.

Après le discours du candidat local, gai comme un comité central, puis le témoignage convenu de l’infirmière hurleuse, Méluche entre en scène. Mes tympans sont déjà fissurés.

Ça a dénoncé dur ! Avec humour et une connivence palpable : je n’arrive pas à ne pas le trouver sympathique et intelligent.

On survole une Europe scandaleuse, on prend peur avec le Traité Transatlantique, on en apprend de belle sur Alcatel, Alsthom et toute ces sortes de choses. Les méchants sont méchants.

Impossible d’en placer une, ce n’est pas un débat. Le Front de Gauche est une structure à l’ancienne, avec une hiérarchie. Le gouvernement représentatif n’y est pas vraiment remis en cause. On reste dans le cadre. Pour les changements, on y fait certes allusion à une 6ieme république, et on devine que quelques molécules de Frank Lepage ont diffusé. Et si certaine molécules de Chouard également, on raconte en off comment des militants qui seraient tentés de fricoter avec Etienne sont brutalement rappelés à l’ordre par la direction du parti.

En examinant les propositions du Front De Gauche, on y trouve effectivement une constituante. Celle-ci serait élue, et on précise comme si c’était nécessaire qu’elle serait donc disjointe des assemblées du congrès, et que les membres de ses assemblées seraient exclus de l’élection pour la dite constituante. Merci, mon prince !

C’est ce triple assemblage qui hélas nous fait repartir bredouille de démocratie. Inventaire :

Ce meeting, concentré de promesses vaines, masque la réalité de l’inutilité du parlement Européen. On insiste sur le fait qu’une loi peut être amendée ou refusée, et on évite de s’étendre sur le caractère de « chambre d’enregistrement » des décisions des riches. On fait croire qu’on pourra s’opposer au Traité Transatlantique. Tout l’art consiste à transformer une attente légitime, en espoir, puis en vote. J’irai pas ! ‘t’chulé !

L’affaire Chouard rappelle douloureusement que même là, le chien qui a la gueule dans la gamelle peut mordre si on tente de la lui retirer.

Le fait par ailleurs de convoquer une assemblée constituante élue, qui choisira donc dans le vivier des députés/sénateurs en réserve dans les partis, est carrément une imposture : préciser que les députés en exercice sont exclus du scrutin, quand on est sûr que leurs alter-égos seront choisis, c’est malhonnête. La nouvelle constitution sera donc un clone de la précédente. On s’égare.

Méluche, enfoiré ! Dommage, on t’aimait bien. A l’occasion, on t’apprendra la différence entre ‘diffusion de ligne de parti’ et ‘éducation populaire’. Et a ne pas nous prendre pour des truffes.

Dans Ta Face : Désobéissance civile, une valeur qui monte

Mettons nous d’accord sur le terme : c’est une action ou un refus d’action par principe non violent(e).

L’abstention aux élection pourrait-être considérée comme une désobéissance  civile. Un aléas juridique nous en empêche, au sens strict.

Les principes de représentation du peuple par des zombies politiques, ou l’organisation explicite de dictature, comme l’UE en est une au sens strict du terme, sont des procédés qui renvoient les possibilités de désobéissance civile, autant que possible, dans le domaine violent, afin qu’ensuite une répression tout aussi violente puisse l’étouffer.

Concrètement :

– L’abstention ou le vote blanc ne sont pas pris en compte

– Le référendum d’initiative citoyenne est interdit

– Si représentant il y a, il lui est interdit de répondre aux aspirations de ses mandants (mandat impératif interdit)

– La corruption anti-démocratique est explicitement organisée : mandats longs, professionnalisation des fonctions de représentations, organisation de la proximité avec l’oligarchie. Un représentant perd son boulot s’il tente de changer quoi que ce soit. Et donc la très bonne soupe qui va avec.

– Institutionnalisation d’une discipline filtrante : les partis, où on doit respecter une oligarchie politique interne, toute calquée sur l’oligarchie financière : tu fais tout comme le chef il a dit, sinon pas d’investiture !

– une ou des Institutions non démocratiques, comme la commission européenne ou notre conseil constitutionnel, verrouillent la société, dans le sens des désirs dominants très largement minoritaires : nos représentants au parlement européen sont des manchots sans jambes. Et souvent sans couilles d’ailleurs. Là aussi, la soupe est bonne, hein Dany ?

En clair le citoyen se retrouve dans une nasse réglementaire qui l’oriente vers l’action violente, donc ‘immorale’, comme seul recours.

Un exemple récent va nous servir : les agitations autour de la résistance au projet de l’aéroport de notre-dame des landes. Les mécanismes d’enquête public permettent de faire passer un projet sans l’accord explicite des personnes concernées. Trois petites réunions suffisent, rien ne contraint les organisateurs.

Changez le système : référendum obligatoire, avec quorum de participation, vote blanc pris en compte, moyens financiers donné aux objecteurs, droit d’initiative citoyen pour les projets eux-même, là oui, pas besoin de désobéissance civile !

La désobéissance civile n’est pas naturelle. Elle procède d’une discussion publique, et même si elle se passe de formalisation, elle ne prend son sens que si elle est organisée.

En tant qu’elle est désobéissance aux lois, dans notre système dictatorial, elle est implicitement interdite et réprimée.

La désobéissance est un ‘non-faire’, pas une action de type ‘faire’ :

– Ne pas aller travailler : la grève est une désobéissance privée, contrée par le recours aux intérimaires, facile à recruter quand on a organisé pauvreté et chômage.

– Ne pas payer un impôt

Cette liste est ridiculement courte, et ce n’est pas du tout un hasard ou un coup du sort : les dictateurs veillent d’abord à réduire l’initiative populaire, c’est un peu le principe, mais forcément aussi à limiter les recours passifs.

Je suis à votre écoute pour la prolonger. Mais la mendicité, même violente, comme le mouvement des bonnets rouges n’entre pas dans le champs de la désobéissance civile.

Donc résiliez pour commencer vos prélèvements automatiques (impôt, énergie, télécom etc…) et commençons à réfléchir au boycott du système qui nous étouffe : le gouvernement représentatif.

Dans le contexte actuel, c’est l’organisation de l’amortissement des conséquences de la désobéissance civile qui doit occuper nos esprits : si nous cessons de payer impôts et taxes, nous allons assécher financièrement les organisations et les personnels qui dépendent de l’état pour payer leur factures. Concrètement les employés du service public, qui doivent pouvoir taper dans une caisse de secours.

Il y a là des difficultés pratiques à surmonter. Au boulot, ne partons pas perdants

Dans Ta Face : Le déni et la croyance

Cette association peut sembler curieuse, en donner illustration s’impose.

Quand le Figaro nous vend de la bourse heureuse, de l’Euro salvateur et de l’austérité festive, il ne trompe personne, affiche ses opinions, l’intérêt de son dirlo, et ne mérite aucun reproche philosophique.

Pour le Nouvel Obs, les Inrocks, Libé ou France Inter, on peut déjà se poser plus de questions. Leurs atermoiements quand il leur arrive de parler politique, leur application à nous vendre du « remboursement de la dette », de l' »Inévitable Europe », de la mondialisation acquise à l’éternité, à relayer la doxa libérale, tout en en critiquant la couleur de sa cravate, présentent au moins le mérite d’une certaine cohérence : ça fait un moment que leur positionnement politique s’est perdus dans les brumes de leurs bavardages ineptes.

Il ne viendrait à personne l’idée d’y voir là des laboratoires du Grand Soir : c’est une appellation que ces honteuses institutions branchouilles ne revendiquent pas. (J’annule donc mon interview chez Pascale Clark)

Il en est très différemment de ces organisations ou de  leurs publications, censément de gôche, que sont Attac, le FDG, la CGT, soyons fous, la CFDT (un peu de pornographie de temps en temps, ça détend). J’arrête là la liste, histoire de ne pas me fâcher avec tout le monde en une fois. Ce serait de la gourmandise. Si vous voulez dénoncer en commentaire, lâchez vous pour une fois !

Ceux là affichent en néon dans la nuit libérale leur souhait de l’extermination de la domination capitaliste. A coups de figue molle et de loin.

En effet, je vous invite à examiner avec quelle douceur ils n’évoquent l’Europe ou L’Euro que pour les ‘réformer’, si ce n’est pas nous prendre pour des grosses buses qui ignoreraient que l’unanimité, déjà impossible avec une représentation pluraliste, n’est qu’un rêve de camé quand on sait que les commissaires Européens sont exclusivement libéraux. Même après avoir grimpé en haut de l’Everest, il ne nous resterai qu’à sauter à pieds joints sur Mars. Essoufflés à mi-pente, ils casse-croutent avec du pouvoir d’achat. Comme quoi les cornichons sont parfois AUTOUR du sandwich.

Pour ceux qui sont arrivés en retard, je vous rappelle qu’un Philippe Val, alors rédac chef de Charlie Hebdo, nous a vendu rageusement le référendum inique de 2005. Opportunément, comme vexé par le NON à 55%, il est passé à France-Inter, d’où il a promptement viré Guillon et Porte, trop salissants. Avec d’ailleurs un sens comique de l’inopportunité : il vire Guillon pour avoir moqué la libido de DSK, et quelques mois plus tard celui-là dérape sur une flaque de son propre foutre génie. Val à passé l’éponge ? Que nenni. (Vous noterez la licence comique graveleuse, renforcée par un apparentement flaque-éponge qui me pousse à réclamer le Goncourt). Fin de la digression.

Mais la pierre de touche, c’est le refus plus ou moins délicat, plus ou moins faux-cul, avec lequel ils expliquent que la sortie de l’Euro, du libre-échange ou de l’UE n’est même pas envisageable, pas discutable.

Aussitôt jaillissent les commentaires à base de miradors barbelés, de guerre et autre sornettes. « Les entreprises créent l’emploi« . »Art 3 Souveraineté du peuple« .

Voilà, on y est : les croyances de ces gardiens du temple procèdent du déni de la réalité. Les plus révolutionnaires pensent changer le monde avec une manif pour le pouvoir d’achat.

Sauf que ce déni, appuyé par des croyances est masqué par le top du top en matière de camouflage : la campagne mensongère et démago du FN.

Kesse kon dit, les ploucs socialos, voire de gauche ? Merci Marine, de me dispenser de penser !

Pour les infatigables du bulbe, je propose de s’endormir avec la question suivante : est-ce le déni qui est la conséquence des croyances ou bien le contraire ?

Pour l’œuf, on savait que la poule serait pas d’accord pour qu’on le lui remette. Mais là ?

PS : je plaisante avec Val, mais plus sérieusement je devrais évoquer les dissensions salutaires au sein de cette rédaction vivante, qui a peut-être encouragé Val à aller assumer ailleurs son adhésion au libre échange et à la concurrence non faussée, ainsi que l’exclusivité des initiatives législatives à la commission nommée. Ou alors son déni, quand il assurait que l’acceptation du projet permettrai PAR LA SUITE de corriger ces imperfections.

Dans Ta Face : de retour de l’atelier constituant

Par delà la satisfaction de rencontrer des gens intéressants, et l’exercice enrichissant de la démocratie écrivant ses lois, il y a des aspects plus inattendus.

A Montpellier ce samedi, des petits jeunes qui nous réconcilient avec leur jeunesse et notre vieillesse, ont donné à l’auteur de ces lignes l’occasion de présenter ce site.

Une improvisation qui est à chaque fois l’occasion de resserrer notre propos. Une philosophie et deux pratiques résument notre action.

Une approche générale : la pensée de « l’autre » impose la musique

Les deux actions décrites par la suite ne peuvent donner de résultat probant que si l’argument est exposé dans l’ordre des émotions du récepteur, et non pas dans l’ordre du cheminement de pensée de l’émetteur.

Exemple : vous voulez expliquer la sortie de l’euro pour déconstruire le racket capitaliste donc… Stop ! Commencez par dire à votre retraité d’interlocuteur que le but est de lui donner une « vraie » retraite, au lieu d’une aumône assortie du produit de son épargne/assurance vie. Une fois satisfait son désir de survivre, vous pouvez aborder le sujet de votre choix. Au fond, dans certain cas, une fois que vous lui avez donné de sérieux éléments visant à lui doubler sa pension, vous pouvez bien mettre ce que vous voulez au bout d’une pique. Ou lui défoncer son assurance-vie.

Nous confondons le cheminement de la construction d’une idée, avec le cheminement de pensée de votre cobaye.

Une première action : A l’assaut de la Cariatide

Nous pensons, comme bien d’autres, que la sortie du drame économique donc social, que nous vivons, passe obligatoirement par une redistribution des pouvoirs, inévitablement dans un sens démocratique. Parfait. Les supporters de cette option organisent des ateliers constituants, dont nous vous conseillons la fréquentation. Vous y vérifierez, si nécessaire, qu’une constituante n’a de sens que si elle est organisée par tirage au sort. Rappel pour ceux qui sont arrivé en retard : la constituante est l’assemblée qui rédige les propositions de constitution (pluriel important !) qui seront données à choisir par référendum tout entier. L’atelier vous forme à écrire, mais aussi à voter !

Les lois impitoyables de la statistique nous indiquent hélas que la probabilité qu’une personne ayant fréquenté ces ateliers constituants soit tirée au sort est à peu près nulle. Cela n’est absolument pas contradictoire : autant il faut des constituants les plus aux fait possible de la question qui leur sera posée, autant il est souhaitable qu’une masse immense de spectateurs, de surveillants, les entoure de sa vigilance et de ses conseils. Quand vous vous rendez aux ateliers constituants, vous apprenez non pas seulement à écrire une constitution, mais surtout à comprendre comment c’est fait, et comment juger du résultat. Prenez des notes !

C’est donc à l’attention du « grand public », dans le sens statistique le plus global, qu’il nous faut envoyer suffisamment de signaux afin d’éveiller les sensibilités. Les signaux sont donc de la nature de ceux que l’on envoi à une foule disparate, à priori résistante. Exactement ce que fait la pub.

Alors que nous déployons des merveilles d’intelligence pour construire un futur naissant d’un passé difficile à déconstruire, c’est au final pour entamer une campagne digne d’un marchand de shampoing.

Les détails sont dans la rubrique « mode d’emploi » du site. Action coordonnée saturante de l’espace public, qui passe forcément par l’enrôlement de tout ce qui « pense » social en France, y compris dans des domaines très éloignés.

Coté style, l’opinion du rédacteur est que Michel Audiard (vous savez : la scène dans la cuisine des tontons flingueurs) doit plus nous inspirer qu’Emmanuel Todd ou Frédéric Lordon. Pensez Rémi Gaillard, pas Arlette Laguillier. Pas de « fun », pas de public.

Une action concomitante : l’élaboration d’une encyclopédie du futur économique, social et politique

Lorsque l’on expose l’idée de provoquer une constituante, le citoyen « de base » s’excite comme une huitre à marée basse.

– Pour quoi foutre ?

– Le pouvoir au peuple !

– Encore des idées de gauchisses !

Il s’en tape du pouvoir au peuple, le peuple ! En revanche, annuler les mécanismes de dettes, d’appauvrissement, de chômage… Mais comment le montrer ? En suscitant la fabrication, non pas d’une encyclopédie universelle, mais un catalogue des options qui lui seront données à choisir, juste après cette constituante.

Les solutions de tout bords, sur tous les sujets, écrits par n’importe qui.

On sort de l’Euro..Pour faire quoi à la place ? Quelle mécanismes monétaires ? Qui décide de la masse monétaire ? Quelles conditions pour le commerce international ? Comment transforme-t-on les avoirs existants ?

On sort de l’UE. Quelle contraintes douanières ? Comment on règle nos importations ? Et la dévaluation, comment ? qui ?

Les salaires ? les retraites ? les investissements ? l’épargne ?

Ce fameux « peuple » que l’on berne, que l’on calme avec des promesses fumeuses nous rappelle sans cesse, par son inertie et sa répugnance à s’enrôler dans des actions politiques, à ses désirs de sécurité, ses désirs de perspectives précises, chiffrées, et de surcroit, bien qu’il n’en est pas encore connu le goût, désir de choix. Pas de « représentation-qui-va-choisir-à-sa-place ».

Donnons lui ce qu’il désire. Annonçons lui l’ouverture du restaurant ET présentons lui le futur menu. Ce site propose d’être le lieu des cogitations de la première action, et de l’hébergement de la deuxième.

Et non, cher E.C., ce n’est pas clivant et tous les détails pratiques sont négociables.

Dans Ta Face : 25/4/14 Comment être révolutionnaire sans être FN ?

Si on vous dit que si vous êtes pour la sortie de l’Euro, pour la sortie de l’UE, le retour aux barrières douanières, DONC que vous êtes FN, que répondez vous si vous n’êtes pas FN ?

Aidé des réflexions de F. Ruffin, ou E. Todd, vous pouvez vous en sortir. D’abord, vous pouvez lire le livre de F. Ruffin, « Pauvres actionnaires » ou « Quarante ans de discours économique du FN passé au crible ».

En attendant, voici la synthèse de Vuncf, qui n’engage que l’auteur :

Le FN prend ses raçines dans le poujadisme, la défense du petit patron contre l’état qui lui mange son bénéfice avec ses impôts et taxes. Défense donc de la propriété lucrative, sois dit en passant.

Jusqu’à la chute du mur de Berlin et la liquéfaction de la menace communiste, le FN est pour l’Europe, en tant que barrière contre les cocos. Lesdits cocos qui sont haïs, parce qu’il remettent en cause la toute puissance du patron et de sa propriété lucrative.

Pendant les années 80, avec l’élan libéral Reagannien et Tatchérien, le FN est carrément libertarien : il demande la suppression de l’état. Carrément.

A partir de 2003, le vent tourne : pas brutalement, mais le FN prend en compte des changements de stratégie du PS, et donc des conséquences politiques de celle-là.

Dès 83, le PS se rallie au libéralisme, réhabilite l’entreprise, les patrons l’argent. C’est Bérégovoy qui supprime le contrôle des changes, Mitterrand nous vend l’UE : le FN est d’accord, à l’époque.

En 2003, le constat, si on est un ouvrier ou artisan modeste, c’est que le changement de regard du PS sur les classes ouvrières est bel et bien méprisant : ouvert avec le slogan « génération mitterrand », très con en soi, mais qui met l’accent sur une nouvelle génération « branchée », à rebours de l’ouvrier qui ne s’ésbaudit pas des exploits de Jack Lang et qui sent bien qu’on est en train de la lui faire à l’envers.

Notons qu’à l’époque, le PC est ringardisé en prévoyant les dégâts a venir d’une Europe exclusivement taillée pour et par la finance et les multi-nationales.

Au final, les ouvriers (au sens large du terme, les smicards, les prolos si vous préférez : vous fâchez pas, un prolo, c’est quelqu’un qui n’a a vendre QUE sa force de travail) voient leurs revenus compressés, leur disparition totale de l’actualité, et leur mise progressive au rencard. Tous cela pendant que des bobos PS se la pètent avec les droits de l’homme-à-plus-de-2000 km, et d’autre distractions intellectuelles. Touche pas à mon pote, mais sodomise mes ouvriers, je t’en prie..un peu de vaseline ?

Par réaction, et en passant par le thème de l’immigré-qui-pique-les-emplois quand des usines sont délocalisées, le FN ramasse à bon compte.

Puis, le FN constate que son noyau dur de clientèle, petit propriétaire lucratif de province, commence lui aussi à morfler. Virement de bord, moussaillon !

L’Europe, qui n’a plus de raison d’être un rempart contre les rouges, devient subitement une menace. Crack, le FN est protectionniste ! C’est une pure coïncidence que ce revirement soit, au même moment une aubaine pour les ouvriers poubellisés avec mépris par le PS.

Donc on pourrait dire déjà que l’afflux de voix au FN n’est pas causé par le FN, mais par l’inexistence à gauche d’un support concret.

Deuxièmement, le FN n’a jamais parlé de démocratie ! Et n’a jamais remis en cause les fondamentaux des rapports sociaux : les possédants possèdent et gouvernent, avec ma main dans ta face, si nécessaire, et peuvent bien continuer de se gaver avec de la propriété lucrative, amplifiée par l’héritage.

Oubliez un instant le fait que le mot socialiste est rapté par des réacs de droite complexée. Oubliez un instant le « PS ». Appelez le « Parti gruyère râpé » jusqu’à la fin de ce billet.

La différence entre le FN et Chouard, Lordon, Sapir, Friot, Ruffin, Todd et les pleins d’autres dont je prétend faire partie, c’est que ces derniers réclament aussi la sortie de l’Euro et de l’UE, demande en même temps démocratie, la vraie, et un sérieux coup sur la tête à la propriété lucrative.

Le FN veut juste restreindre le capitalisme à l’intérieur de nos frontières, afin que les petits patrons, petits bourgeois, qui constituent sa clientèle des premiers jours poujadistes cessent de subir la mondialisation, et puissent exploiter tranquillement…qui ? mais vous, les ouvriers déçus du PS !

Dans Ta Face : Un peu de Lordon

Un peu de Lordon de temps en temps, ça fait du bien !

Pas forcément très récents, mais toujours très frais :

Sur France Culture, deux zaudios à écouter pendant le repassage, mais EN AUCUN CAS en fin de soirée pour pécho :

Du 26 novembre 2013 :

Un autre :

 

Dans Ta Face : Incroyable mais vrai 23 final. Ouf !

Bienvenue !

Vous avez été aiguillé sur cette page qui fait partie d’une série qui constitue dans son ensemble un film de Gabriel Rabhi. Afin d’en permettre la digestion, un court morceau vous est proposé tous les jours. Si, comme nous l’espérons, cela est nouveau pour vous, alors il nous semble préférable de vous laisser assimiler chaque épisode, une journée n’est pas de trop.

Soyez tolérants, patients et curieux : on ne remplit pas un verre déjà plein. Donnez vous la peine d’aller au bout, en suivant la chronologie, vos certitudes vont être malmenées. Mettez les de côté, cela ne vous engage à rien.

Nous souhaitons vous faire un peu transpirer les neurones, de votre persévérance dépend le changement, le vrai. Nous ne comptons pas induire un nouveau système, nous souhaitons vous mettre en état de le faire et/ou de le choisir vous-même, en connaissance de cause.

Episode 23/23

Pour les nouveaux :

Notre site vise à faire connaître au grand public la réalité de notre système politique, à vous qui vous êtes écartés des affaires de la cité dégoûtés par un spectacle écœurant. Il s’avère indispensable de le changer mais cela ne se fera pas sans vous. Nous ne souhaitons pas substituer une nouvelle « bande » à la place des décideurs actuels. L’esclave ne se libère pas en choisissant un nouveau bourreau, mais en lui retirant ses armes et son pouvoir. Définitivement.

Car c’est précisément parce que le système actuel a été « dessiné » sans votre avis, sans votre participation, qu’il ne sert que les intérêts de l’infime minorité qui s’engraisse à vos dépend. Afin que le système perdure, les tenants du pouvoir veillent à que vous n’y connaissiez rien, et que cela ne vous intéresse pas.

Vous avez été dressé à obéir et surtout, surtout, à ne pas vous mêler de politique. Il a suffit de vous en dégoûter, de vous faire croire que vous étiez incompétents, de vous saouler de télé et de boulot. De vous rabâcher que vous étiez en Démocratie avec le seul système politique possible.

Comme nous aspirons à une réelle Démocratie, cela suppose de vous démontrer d’abord que ce que vous appelez aujourd’hui Démocratie est en fait l’exact opposé. Une dictature n’est pas forcément militaire !

Vous trouverez dans notre rubrique « formez vous », en haut à droite, un concentré d’information, que vous aurez tout loisir de vérifier par ailleurs.

En attendant, cette série de 23 petits épisodes (un d’eux fait 53 secondes !) constitue une base.

Vous ne le regretterez pas, et c’est gratuit.

Vous pouvez vous inscrire sur ce site pour recevoir chaque jour par mail un lien vers le nouvel épisode : vous pourrez les faire suivre.