Dans Ta Face : Tous assouvis !

N’oublions pas qu’une pièce a deux faces, chacun choisi celle qui l’arrange.

Pour le prix de la dévastation de l’environnement, de la mise en esclavage, la misère qui se répand, qu’avons nous ?
Eh bien oui, tous ces effets a peu près connus, aux origines bien déterminées ont tous le même but, ou le même effet, selon le point de vue.
A la suite de la mise au turbin effrénés, nous produisons à fond !

Donc nous offrons toutes sortes de délices à consommer. Il y a ceux qui peuvent se les payer, certains qui magouillent pas légalement pour se les payer, ceux qui bavent de ne pas pouvoir se les payer, et une petite minorité qui s’en tape.
Nous avons donc une très grosse majorité qui a des énormes envies de consommer. Envies inégalement mais globalement satisfaites.

Toutes les représentations d’un futur corrigeant correctement notre épouvantable situation vont réduire cette activité folle, et cette débauche de gâchis.
Si vous reprenez la chaîne des causes et des effets du merdier d’aujourd’hui, cette débauche de consommation doit être jugulée.

C’est bien joli en théorie, mais cela suppose un tel changement de mentalité, un tel programme de déprogrammation, que cet aspect qui n’est qu’un maillon de la chaîne doit être pris à bras le corps maintenant.

Par exemple celui qui tripote son smartphone, sa tablette, qui a canal+, possède ou va bientôt s’endetter, vendre son travail avant qu’il n’existe, pour avoir la bagnole qui se gare toute seule, celui-là, on peut lui faire remarquer qu’il court à sa perte, que son pays part à sa perte parcequ’il ne veut pas voir les fermetures d’usine içi, la mise en concurrence, bref, le truc du début de l’article.

« tu sais qu’un asiatique l’a conçu pour pas grand chose, et que machin (un pote) aurait pu le faire sans la libre circulation des capitaux »
« tu sais qu’à cause de ta caisse, il y a 8 millions de gens en France dans la merde molle et au moins autant qui est malade de travailler ? »
« C’est chouette, hein, la mondialisation ! »
« Dire que t’aurais pas ça sans 8 millions de chômeurs ! En fait, tu leur dois tout ! »
Il y a peut-être des salauds de vendeurs, mais ils peuvent compter sur les hydrocéphales-acheteurs, faites un rapprochement avec les addictions des drogues dures.
« Un comportement qui nuit à ta santé, à ta socialisation, qui te coûte un rein et dont tu peux pas te passer, c’est quoi déjà ? »
Personnalisez ! Ne vous laissez pas attendrir pas les piètres excuses ! Montez le ton !
Comme ça, dans trente ans, après la guerre normale, puis les guerres civiles, on aura peut être une chance. Et d’ici là, on va un peu se marrer.

Dans Ta Face : Vive le pouvoir d’achat.

Celui-là va être court : Avant, les « travailleurs » se battaient pour augmenter les salaires et prendre leur part de rémunération, quand les possédants du capital se battaient pour augmenter leur marges. Chacun était à sa place.

Maintenant que vous avez voté l’ablation de vos droits politiques entre autre par une représentation inique, qui a prouvé son inefficacité en matière de bien être social et environnemental depuis 200 ans, les riches ont construit l’Europe pour rendre le pouvoir lointain et surtout à l’abri des désidératas des masses laborieuses. L’auteur, comme vous, et pas mieux, jeune à l’époque, s’est bien fait enfariner avec l’Europe de Maastricht. Il tenta de résister en 2005, mais là, on l’a bien eu dans l’os, à la brutale, à Lisbonne. Personne dans les rues !
Au moment de Lisbonne, je me disais « chouette, on va l’avoir, le grand soir. Et pis j’ai jamais vu une assemblée nationale cramer ». Eh ben que dalle.
Depuis, les riches ont réussi à vous présenter votre chiourme comme quelque chose de désirable : vous ne voulez plus de salaire, mais du pouvoir d’achat et un Iphone 6 !

Génial : vous entérinez la baisse des prix, obtenu par une baisse de la rémunération des producteurs au cours d’un combat de pots de fer contre des pots de terre. Le pot de terre, le producteur, c’est vous aussi ! Indirectement, mais des producteurs qui n’ont plus les moyens de payer les services que vous vendez, c’est la ruine pour vous aussi !

Et vous votez fièrement pour vos maîtres qui vous baissent les pensions, les indem’ chômage dont ils ont, eux seuls, créé l’absolue nécessité. En désirant le pouvoir d’achat, vous vous associez aux capitalistes en le soutenant dans sa recherche illimité de marge bénéficiaire. Quand la motte de beurre baisse de 10 centimes le kilo, c’est que le producteur vient de concéder, par la force bien sûr, 60 ct. Mettez vous dans le crâne que quand un prix baisse de x euros, c’est que le producteur a perdu 3 fois x, dont deux x en dividende. Et le producteur, c’est vous ! Donc une baisse de votre rémunération au bout du compte ! Si vous ne vous appauvrissez pas tout de suite, attendez donc la baisse du pouvoir d’achat de ceux qui ont dû courber l’échine devant Leclerc, Carrefour’, Auchan, Apple, Ikéa… aient fini de craquer leurs économies? Quand les producteurs n’auront plus les moyens de commercer avec vous, vous allez la payer deux fois, la soit-disant hausse du pouvoir d’achat !

Pour espérer des miettes, vous croyez que la « croissance » va vous sauver, elle vous tuera : pollution, guerre civile…. L’apothéose vient de paraître : plutôt que faire de la politique, des escrocs de la pensée raptent vos désillusions et vous les resservent bien loin de la réalité : Eric Z. nous explique que la cause de nos problèmes, ce sont les arabes, les femmes qui ont pris la sale habitude de se considérer les égales des hommes, les homos, tout ça. Mais oui Eric, on a bien compris que ta faiblesse intellectuelle s’associe aux dominants pour distraire les dominés avec des fables. Eric Z est un pilier du Medef, avec Attali, Franz-Olivier, Valls… la liste est interminable. Que les bobos nantis, capitalistes-branleurs (c’est décidé, je lance le concept.) ne m’en veuillent pas, je ne peux pas les citer tous.

Quand vous acceptez de raisonner en pouvoir d’achat, vous signez votre acte de soumission à l’esclavage des riches. Vous admettez de travailler pour eux, et vous croyez encore qu’une croissance de l’activité ou des rendements va vous rendre titulaire de droit d’une hausse… pas du salaire, mais du pouvoir d’achat. Ca, vous y avez renoncé quand Attali vous a convaincu que la mondialisation, dont il est un des architectes idéologiques, était inévitable et positive, et vous allez bientôt proposer spontanément une baisse de salaire.

Le pouvoir d’achat, c’est 6 millions de chômeurs en France, un autre paquet de millions qui triment pour une misère, un autre paquet qui sait qu’il va se faire virer, et la stérilisation de nos sols, la fuite de la structure productive en Pologne, en Chine et au Viet-Nam. Il y a un phénomène de cliquet : augmentation des marges, des rendements, niche fiscale, réduction de cotisation sociale : direct dans la poche des actionnaires. Licenciement, faillite, baisse de rentabilité : c’est pour les pauvres et leurs ridicules impôts ! Je vous dis ça depuis mon jacuzzi au Luxembourg, aux iles Caïman, d’où je goinfre de la subvention, de la baisse de « charge », de l’allongement de la durée du travail, de la baisse de prestation sociale. Miam !

C’est aussi des chtit’ nenfants qui soudent vos smartphones (Ouha ! Quel pied ce pouvoir d’achat!), les paysans qui se suicident grâce à Monsanto, Bayer, Sygenta, Rhône-Poulenc, BASF. Les travaux inutiles mais chers, les partenariats public privé qui sont bien l’escroquerie du siècle, tout cela se passe sous vos yeux. Et l’assemblée Nationale ne crame toujours pas.

Mais se distraire avec les singeries des politiques en regardant la télé est bien plus facile et moins fatiguant que d’ouvrir un livre.
Réclamer du pouvoir d’achat est moins fatiguant que de demander un salaire !

Donc on est bien d’accord, tout va bien dans le meilleur des mondes…

PS : Ca y est, nos députés se sortent les doigts ! J’ai appris aujourd’hui qu’ils menaient une bronca… pour conserver autonome la région Alsace qu’on ne saurait polluer avec la Champagne ou la Lorraine. Bref, la révolution est en marche : nous retrouverons probablement le N° du département sur les plaques d’immatriculation. Ouf !

Dans Ta Face : L’ère du renoncement

Du renoncement à quoi ? A penser.
D’accord, ici, ça sent l’intello bavard. Admettons. Maintenant que je vous tiens :

En quoi avons nous « renoncé » ?

Imaginons, comme ça, que le feu ça brûle et l’eau, ça mouille. Évidement, si on vous prévient, c’est mieux que si vous deviez en passer par l’expérience personnelle.
C’est d’ailleurs ce que les parents sensés tentent de faire avec les gosses, qui le prouvent tous les jours : tant qu’ils ne se sont pas cloué une burne sur la table, comme suggéré par des émissions pour djeunes (toi, t’es ieuv’, tu peux pas comprendre, ah ta vieillesse, quel naufrage) (ta gueule, p’tit con),
(perdu personne en route?) (sinon, dites le, bordel!), tant que..gnagnagna, ils ne vous croiront pas quand vous leur dites que l’agrafeuse n’est pas un jouet.

Premièrement, le p’tit con pense que son maigre stock d’expériences, de connaissances est suffisant pour « gérer ». Bref, il ne sait pas qu’il ne sait pas grand-chose. Parole d’ancien p’tit con.

Justin Bieber a écrit ses mémoires. Sans Déc’ !!

Renoncer à faire l’effort de comprendre le monde pour en reprendre le contrôle en citoyen. Donc, en plus, avoir un sens civique du consensus. Déjà deux phrases beaucoup trop compliquées.

Pourquoi y avoir renoncé ? Parce qu’il y a « Mentalist » ce soir.

Or, la population n’est pas paresseuse dans son ensemble ! Ah ça pour faire marcher un smartphone, utiliser tweeter, internet, y’a du neurône disponible, y compris chez les quasi illettré (ne savoir écrire qu’en langage SMS, j’appelle cela ‘illettré’).

Pourquoi rapprocher ces deux activité, l’usage des produits technos et l’auto éducation populaire ?
Les Imerdes sont complexes et exigent de l’utilisateur des processus de cognition plutôt sophistiqués. Parce que pour jouer, nous sommes tous partant.

Pour apprendre la vie, il faut 20 ans de dressage familial. Mais après allons-y…

Citations :

« Quitter l’Euro va nous appauvrir »
« Sortir de l’Europe va nous jeter dans la guerre »
« L’État est en faillite »
« Les entreprises créent l’emploi »
« Les investisseurs créent de la richesse »
« La France est une démocratie, comme l’Europe. Pas comme ces sauvages afghans »
« Il faut rembourser les dettes »
« Les chômeurs ne travaillent pas pasque c’est des feignants tricheurs-profiteurs »
« La mondialisation est inévitable »
« L’inflation, c’est mal ! »
« ils sont très intelligents, Attali et Franz-Olivier Giesbert ». Minc est sympa.Les représentants des fins de race riches sont compétents.
« Le pouvoir d’achat, c’est mieux qu’un salaire juste »

Et faites pas chier avec le ton désinvolte, rude, parfois grossier. Parce que c’est à la mode, la transgression. Et qu’un ton brutal provoque parfois des débats fructueux, des prises de conscience.

Vous avez renoncé à ne pas être des esclaves, les justifications viennent après.

Dans Ta Face : Monopoly 5 : Fixation des prix

Bon, là c’est pas trop compliqué : les prix sont écrits sur les cases, les cartes. S’il y a écrit 5000, c’est 5000.

Vous avez remarqué bien entendu que la rue de la paix, dans un quartier ultra bourge, coûte plus cher que rue Lecourbe (mais depuis, le 15ième a bien changé..).
Construite de façon similaire, d’une surface similaire, bref similaire !, deux apparts peuvent voir le prix du m² doubler ou tripler.

Mais si tu veux l’appart rue Victor Hugo c’est 10 briques, ou 200 000 à Massy. Pourquoi ?
Parce que c’est comme ça ! C’est le détenteur de capital qui décide. Pourquoi ? Parce qu’il le peut, lui, espèce de pauvre !

La fixation des prix est affaire de gourdin, d’entente mafieuse. Et comme ce sont les riches qui écrivent les lois, ils seraient quand même bien cons de les écrire à l’avantage des pauvres !

La fixation des prix est affaire de rapport de force, en aucune façon de quantité de travail fourni.

Pour cela il faut qu’il y ait des riches et des pauvres. Justement les riches ont écrit l’héritage, le droit de prélever dans la nature, et de s’enrichir sans limite. Précisément ce qui permet d’avoir un pigeon pauvre qui va travailler gratos (contre rien, j’appelle ça gratos) pour payer ta Lamborghini, espèce de riche-branleur (désolé, ça va ensemble, par définition et dans la pratique).

Mais aussi, préparez vous à de la résistance contre le salaire à vie, comme Friot et Réseau Salariat l’évoquent.
Car si le citoyen devient indépendant des riches pour se loger, se nourrir, s’habiller (vous savez, le bas de la pyramide de Maslow), et qu’il obtient de déconnecter EN GRANDE PARTIE sa rémunération du chiffrage de sa production, en gros qu’il soit payé en fonction de sa qualification, qu’il produise peu, beaucoup ou énormément, alors à quoi que cela va-t-il donc servir-t-il au riche d’avoir plein de brouzouffes ?

Le rapt de l’argent permet de le louer, le rapt du travail permet de le sous-payer, le rapt de l’état de laisser le soin aux pauvres de payer l’impôt et les  dégâts des riches, le rapt de la banque de faire filer les bénéfs aux iles Caïman.

Tout ça pourquoi ? Fixer les prix comme on veut, et au final, faire payer la belle vie aux riches « intelligents » par ces « connauds » de pauvres.

Mais, vous, les connauds de pauvres, avez vous seulement eu un jour l’idée de barrer les prix sur la planche et les cartes de Monopoly, d’en discuter avec les joueurs, d’ajuster la masse monétaire avec des post-it ? Nooon !

A croire que vous savez pas lire… Ici, « Connauds de pauvres » vise à vous provoquer, à vous faire réagir et j’en suis un moi-même.
Mais avant, juste avant d’envoyer un putain de commentaire (naze) sur l’apparent mépris, posez vous juste quatre questions :

1) Accepte-je ou pas de payer des intérêts sur la dette de l’état
2) Accepte-je de payer si cher un Iphone 38 ? Ou des Nike ? Ou un bigmac ?
3) Trouve-je normal d’emprunter pour acheter une maison ?
4) Fais-je l’effort (certes ardu) de comprendre les prix, la monnaie et les échanges, le pouvoir, la démocratie ?

Si vous avez répondu oui aux trois premières et non à la dernière (parce que vous, au moins, vous êtes honnêtes), alors vous allez éviter de trop la ramener, ça vous rend encore plus connaud. Honnête, mais connaud.

Pour y voir plus clair, tapez vous les fondamentaux, et arrêtez de dire que vous avez pas le temps ! Parce que vous passez 3h/j sur votre cacaphone, 4 h devant la télé (ou youtube) (ou youporn) TOUS les jours.
Le but étant de partager un langage, avoir des références communes : on a pas dit qu’à la fin vous devez être d’accord ! A quoi sert de parler littérature à un illettré !

Dans l’ordre :

– Guillemin pour les bases historiques.
– Frank Lepage pour la suite historique (engagé à gauche, reconnaissons le. Juste pour faire le pendant de la télé, vous pouvez pas le refuser)
– Friot et sa bande pour repenser la rémunération du travail, comprendre la différence ESSENTIELLE entre travail et emploi, et pré-visualiser des solutions réalistes d’avenir meilleur.
– Lordon, Sapir, Généreux, Hollebeck et leurs amis moins célèbres, mais pas moins valeureux
– Grignon (décrié, faut bien le dire, mais pour commencer c’est bien, à condition de pas s’y arrêter), Hollebeck (décrié, mais didactique), Rabhi fils, Foucher parlent de l’usure, des intérêts, du crédit Privé.
– Des sociologues comme David Graeber, Emmanuel Todd, Sintomer, pour comprendre que ça fait 5000 ans que ça dure, parce que les riches ont les moyens de domination et les pauvres les moyens de laisser faire les riches, apparemment ! (ok, c’est une blague)
– Des accidents spatio-temporel comme Chouard, ou Ruffin qui s’exposent à lever des lièvres politiques.
et pis des milliers d’autres.

Il ne s’agit pas de dire que ceci EST la vérité. Ce site propose une petite sélection dans la rubrique « Vidéos ».
Tout comme nous convenons de communiquer en Français, ce qui ne prédit pas CE QUE nous allons dire en Français, alors, vous tapant la formation ici proposée, vous n’adhérez à rien, vous ne validez aucune opinion : vous acquérez le savoir nécessaire pour entrer dans la conversation, y compris pour nous exposer en quoi vous n’êtes pas d’accord.

C’est merveille que d’écouter les piliers de bar vous expliquer que si on sort de l’Euro, ça sera dévaluation mortelle, effondrement de la société et guerre civile. Les politiciens et les journalistes l’ont compris : le pilier de bar politique est l’alpha et l’oméga de la citoyenneté. Donc c’est à lui qu’on tend le micro.

Un conseil : évitez de demander à un aveugle de vous faire traverser la rue.

Et tout ça pour dire que la fixation des prix résulte de forces contraignantes s’apparentant au racket, mais légal par le fait des racketeurs-législateurs. Et que rien ne vous empêche de penser autrement.

Dans Ta Face : Monopoly 4 : Pourquoi créer de l’argent ?

Parlons un peu de création monétaire. On va tâcher de rester simple. Primitifs.

Argent comme « Moyen »

Soit l’argent est un moyen, tout comme l’essence est un moyen de faire avancer la tuture, un moyen de reconnaissance de la valeur du travail, qui permet l’échange. Dans ce cas, l’argent ne prend sa valeur qu’au cours d’un échange. Un billet de 10 € vaut 3 centimes dans votre portefeuille ou sur votre compte en Banque. Il ne vaut dix euros que sur le comptoir d’une boulangerie quand vous venez de vous décider d’empiffrer pour 10€ de chouquettes. L’échange donne à cet instant précis la valeur de 10 € aux chouquettes du travail du boulanger, et dix Euros au temps passé à les gagner.

Dans ce premier cas, l’utilisation de la monnaie est « accessoire ». Il suffit qu’il y en ai assez pour « représenter » le travail.
La seule question concerne sa répartition et la modulation de son volume, en fonction du volume de travail qu’il doit représenter.

Exemple : ce mois ci 100 personnes travaillent. Salaire ou revenu non salarié, il va bien falloir disposer à la fin du mois de 100 revenus en argent, pour placer la « représentation » de son travail sur le compte en banque du travailleur. Mettons que les échanges ont lieu le mois suivant. Tant que l’argent est en quantité sensiblement égale au productions à vendre, les échanges ont lieu.
Si le mois suivant, congés payés mis à part, 50 travailleurs décident de glander. 50 équivalents en travail ne seront pas produits. Il est logique que ceux qui ont bullé ne reçoivent pas d’argent. D’autant plus que comme ils n’ont rien produit, pas vraiment besoin de cet argent pour acheter une production inexistante.
Notez que dans ce schéma, le producteur crée la monnaie avec son salaire. La monnaie avec laquelle LES AUTRES vont lui acheter son travail.

C’est le bug de cette version : le producteur crée avec ses revenus l’argent avec lequel LES AUTRES vont pouvoir lui acheter sa camelote. C’est cohérent avec le chapitre précédent. Mais celui qui produit le bien ET l’argent pour l’acheter s’expose à être le seul capable d’acheter sa production. Mais c’est la contrepartie d’une société qui réfute le don comme moyen d’échange.
Qui pose en préambule le chantage : tu auras de quoi survivre si tu viens travailler pour m’enrichir.
Préambule accepté. Si pas esclavage, alors pas survie. On a réussie à faire passer cette escroquerie pour un concept valable.

Argent Fin en soi

L’argent comme une fin en soi est vieux comme le monde. C’est plus clair si on va suffisamment en arrière dans notre histoire.
Au début des temps, on pratique l’ardoise, comme au troquet. Je te file des patates, tu me filera un cochon plus tard. Les échanges sont comptabilisés dans des dettes, qui fluctuent au fur et à mesure des échanges. Sans argent, le système marche bien dès lors qu’on peut dire qu’un cochon vaut tant de kilo de patates. Notez que les dettes représentent un mode de relation sociale : on ne se perd pas de vue, tant qu’il existe une interdépendance. Le contrat, à l’inverse, permet de faire des échanges entre personnes qui ne veulent pas avoir de relations. Signe là. En cas de problème, tu vois avec mes avocats.

Primitivement, l’argent sert au souverain à prélever de la richesse dans son royaume pour financer ses caprices de roi. Le roi décrète qu’il fabrique de l’argent, qu’il payera avec ce qu’il doit à ses fournisseurs, à ses soldats, et surtout, qu’il touchera ses impôts et taxes avec. L’argent devient un moyen de domination par un non producteur, sur les producteurs qu’il a décidé de racketter. Eh bé oui : une transaction où l’un donne quelque chose, et l’autre rien, ça s’appelle du racket. Et venez pas gémir « le contrat social » : on dirait le Medef qui promet des emplois !
A ce stade, l’argent est un outil de racket, pas encore une fin en soi.

Mais, très tôt, avant la monnaie, est apparu l’intérêt.
Autant un champ + un agriculteur + un cheval + des semences, ça fait du pain, faut quand même bosser pour transformer l’agitation des uns en l’autre !

Alors qu’avec l’intérêt, la rente, le dividende…….

Revenons au Monopoly : un gentil ingénu pourrait dire en début de partie : « Je m’achète un p’tit sam suffy, et pis à moi le hamac et les barbeuc de lézards ».
Eh bé non, même à dix ans, les gosses ont compris que le placement d’un argent primitif (celui de la distribution initiale) doit astucieusement permettre de gagner encore beaucoup plus de fric, pour au final acheter tout, et essorer tout le pognon des autres joueurs jusqu’à ce que mort s’ensuive (on dit « élimination »). Qui parle de se loger ? Je parle d’instinct de mort, consubstantiel du capitalisme.

Vous comprenez bien que dans ce cas, l’argent ne correspond pas à une production, à un travail.
L’argent sert uniquement de moyen de domination, comme un vulgaire gourdin : sa simple détention ou son usage sont productif de richesses prélevées sur le dos de ceux qui travaillent.

Tout notre édifice juridique sert à cela, et uniquement à cela : rédigé par les riches-branleurs, il écrit les mécanismes imposés par la force de la loi, qui obligent :

1) à considérer l’argent comme de la valeur (la valeur des revenus potentiels)
2) à accepter que l’inégalité fondamentale entre prêteur feignants et emprunteur aux abois est normale,
3) à respecter les règles des prêteurs, qui prévalent dès qu’un parti politique ou un de ses représentants est à vendre.

En revanche, les emprunteurs ne sont pas obligés de croire que cette configuration est la seule possible, et surtout la seule souhaitable.

Et si vous manquez de biftons pour jouer au Monopoly, vous avez le DROIT, si si !, de prendre des bouts de papiers et de décréter que c’est du fric. Ca vous fera en passant une bonne initiation aux problèmes du contrôle de la masse monétaire, qui lui, est sa biologie !

Tout ça, parce que vous avez cru, à force de regarder la télé de Bouygues, Dassault, Niel, Sarkolande, mais aussi Marine, Bayrou et autres, que le sens de la rotation de la terre, c’est d’obéir aux voleurs de travail, aux pollueurs du monde, aux esclavagistes.
Que les dettes « doivent être remboursées ».
Alors, ne perdez pas de temps : courez, roulez avec votre bagnole à crédit ou pire en « location longue durée » pour trimer dans une pyramide de pouvoir chapeauté par des actionnaires-branleurs.
Quand on passe son temps à sucer un banquier, on ne se plaint pas qu’il a un goût.

Dans Ta Face : Monopoly 3 : la Survie

 Les joueurs de Monopoly endossent facilement l’habit du conquérant immobilier.

Si on met de côté l’illusion d’égalité en début de partie, illusion vite dissipée, on assiste à la fois au travail du hasard avec les dés, mais aussi à l’agressivité du joueur. Nous savons tous qu’il y a des gagnants et des perdants récurrents. Qu’est-ce qui différencie la pensée du gagnant lithovore, du locataire perdant ?

Que les chevaux dans le corral et les enfants dans la salle de jeux, soient excités par la compétition paraît normal. Qu’en est-il de ce besoin de certains de posséder des biens immobiliers pour les louer ?

Les deux côtés de l’assemblée, gauche et droite, sont en théorie sensés représenter une division dont nous avons perdu la saveur.

Le coté droit, ce sont les gagnants de la prédation, donc ils la glorifient, l’améliorent, la verrouillent. L’élastique est bien tendu, surtout ne pas se le prendre dans la gueule : plus que jamais, alors que les perdants de la prédation arrivent au bout de ce qu’ils peuvent donner et qu’il faut leur serrer encore plus le kiki pour leur faire cracher de la « valeur », de la « richesse », les prédateurs ont les naseaux qui fument. Donc austérité, chasse au chômeur…heureusement qu’il y a la gauche !

La gauche.. bon, dès qu’il y en a une à l’assemblée, on dissertera dessus : les syndicats et le PS ne réclament plus de hausse des salaires, mais du pouvoir d’achat. C’est mort.

Le caractère inégalitaire de notre société, en ce qu’elle organise la prédation, la facilite et surtout la légitime moralement, ne fait pas l’objet de revendication.

Quand vous jouez au Monopoly, parce que vous pensez avoir une chance en début de partie, vous entérinez le projet d’être le prédateur de tous les autres, de les foutre en slip. C’est le jeu. Alors que la créatrice du jeu souhaitait dénoncer cela, nous prenons tous aujourd’hui ce jeu au premier degré : c’est fun de rafler tout l’immobilier, puis de se gaver de loyers. Alors même qu’il est écrit que le jeu s’arrête avec la mort (financière) du dernier challenger.

L’émotion en cours de partie relève bien de la peur de mourir, de la volonté de gagner quitte à buter les autres. A travers un jeu, c’est bien un moteur essentiel de notre existence qui s’emballe : survivre. Survivre à la partie…. C’est d’autant plus acceptable et accepté que le but du « jeu », est bien d’évacuer cette peur, tout comme les petits jouent à se faire peur, à se perdre puis se retrouver.

La théâtralisation de la mort, but primitif ET ultime du jeu, de tous les jeux, est un moyen d’évoluer et de se construire. Pas de commentaire sur le jeu lui-même : la pédopsychiatrie est une science qui nous expliquent que la construction de l’homme se fait à travers la théâtralisation de ses angoisses primitives.

En revanche, cette théâtralisation de la mort de tous sauf un, au jeu de Monopoly, jeu que nous avons retenu parce qu’il met en scène l’argent et ses passions, est très révélatrice de notre complicité innée, génétique, reptilienne à l’exercice du crime, du vol, de la prédation.

Ce n’est qu’un jeu, mais il révèle que notre besoin inconscient de survie peut transformer d’innocents bambins en tueurs.

Et que la peur de coucher dehors, cette peur seule et rien d’autre, nous pousse à faire coucher des gens dehors, ou, au mieux, à rançonner ceux qui en ont les moyens.
Et ça, ça s’apprend tout petit en jouant au Monopoly.

Dans Ta Face : Monopoly 2 – La distribution

Le premier sujet de réflexion induit par ce jeu est le suivant : hormis l’invraisemblance pratique de cette projection, il est évident que si 300 joueurs se présentent à une partie de Monopoly, il n’y aura pas assez d’argent pour tout le monde.

Il paraît donc évident qu’il faut se procurer des billets afin de « doter » chaque joueur correctement au début de la partie. Rien n’empêche les joueurs de s »imprimer des petits papier avec écrit « 10€ », « 50€ » etc dessus. Pour autant que la « banque » est correctement doté, et que chaque joueur reçoit la même somme au début. Dans la vraie vie, à effectif identique, le montant de billet nécessaire peut varier selon la productivité donc (si les actionnaires ne ramassent pas tout, ce qui est la cas en ce moment), donc avec les salaires. Par ailleurs une partie de Monopoly uniquement avec des milliardaires présente peu d’intérêt.

Dans la vraie vie, les électeurs ne reçoivent aucun billet. Ce sont les parents qui font la soudure entre l’entrée en vie active et les premiers salaires, ou alors c’est la dèche. Sauf que !

Avant d’en arriver là, le bébé homme va commencer par subir un tirage au sort : selon qu’il naît dans un beau quartier de Paris ou de l’Ouest parisien, ou bien qu’il advient dans une banlieue pauvre d’une petite ville dont les activités ont été transférées en Pologne, le joueur n’est pas le même.

Dans le premier cas, il est en bonne santé, a reçu une bonne éducation, il est motivé par des perspectives de vie formidables, il vit dans un chouette environnement et surtout, il a du fric ou ses parents en ont. Dans certain cas, les promesses de revenus du capital familial lui préparent une vie oisive et luxueuse. Mettons un pour mille des joueurs.

Dans le deuxième cas, il sait a peine lire le mode d’emploi, il est démoli par l’alcoolisme de papa chômeur et la dépression de môman. Les frérots dealent, la sœur tapine. S’il veut jouer avec les autres, il doit d’abord trouver de l’argent. Soixante dix pour cent des joueurs, à des degrés variables, doivent emprunter pour la bagnole (pour aller bosser pour payer le crédit et les intérêts du prêt sur la bagnole), le logement…

Et là, pas d’imprimante à biffetons de Monopoly. Le riche est prêt à le fournir, si l’emprunteur veut bien alors céder une bonne partie de ses revenus ultérieurs au titre des intérêts d’emprunt. Ça s’appelle la création monétaire par le crédit.

Ça s’appelle, mais cela n’en est pas. Une fois posé que les détenteurs de signes monétaires « en excès » ont réussi à en démunir la masse des pauvres, ils sont alors en position de force pour se proposer de prêter leur argent avec intérêts. Pour que cela fonctionne, il faut quelques dispositions supplémentaires : l’état ne doit surtout pas fournir les pauvres en signes monétaires. La loi de 1973, prolongée jusqu’à l’article 123 du traité de Lisbonne, une loi de banquiers ultra-libéraux, donc ultra-prédateurs (c’est un synonyme !), a interdit à l’état (donc à nous les pauvres) à de gérer la monnaie, pour obliger l’état (donc nous les pauvres) à le louer. A le louer comme on loue une voiture, ou mieux, comme un logement. C’est un échange sans contre-partie : le loueur de voiture a payé la voiture, le loueur de pognon (le plus souvent une banque commerciale) se contente de quelques gribouillis sur un contrat et en comptabilité. Son pognon ne représente que 2% (en gros) de l’argent-dette qu’il vous prête temporairement. Et si ce n’est pas vous, c’est votre employeur qui va devoir emprunter son fond de roulement.

Dans la mesure où nous devons payer nos taxes et impôts avec des euros, il nous faut bien en trouver : nous sommes donc obliger de subir ce qui s’appelle partout ailleurs une vente forcée : travail salarié aux conditions des employeurs, emprunts aux conditions des banques. Donc des riches et des riches.

Résumé : au Monopoly de la vie, il n’y a pas assez de billets de banque et nous devons éternellement nous endetter pour en avoir. Et donc, du fait des intérêts de la location monétaire par le crédit, nous n’accédons à l’existence que si et seulement si nous consentons à donner une bonne part du fruit de notre travail à des gens qui eux, par l’héritage ou la magouille, détiennent l’argent, depuis 5000 ans sur toute la surface de la terre. Sinon relisez David Graeber (5000 ans d’histoire de la dette).

Dans « Liberté, Egalité, Fraternité », il y a trois mots nuages, qui n’existent pas, nulle part, dans la société française. « Liberté » ? Vous êtes obligé de travailler pour gagner des Euros. Pour payer la part collective, pour survivre, et surtout ne pas aller en prison sur ordre de votre préteur. « Egalité » ? Foutaise ! Supprimons l’héritage, les niches fiscales spécial-riches et l’élection, on verra après. « Fraternité » ? Comment avoir de la fraternité entre ennemis de la guerre économique de tous contre tous, où chacun est sommé de jouer à un jeu auquel il manque 90% des billets nécessaires. Dès lors que le prêt à intérêt est institué,  c’en est fini de la « Fraternité ».

Résumons le mécanisme :

  • Une petite bande d’ambitieux a plus ou moins honnêtement accumulé SANS LIMITES, en tout cas sans fournir de travail, mais en collectant les fruits de privilèges. Allez voir H. Guillemin !
  • Des lois obligeant à recourir au crédit sont écrites par les mêmes : pas de création monétaire publique, héritage pour concentrer l’argent, et droit illimité à faire payer la location de l’argent. Il est fréquent de recevoir en intérêts des montants supérieurs au capital soit-disant prêté.

Vous êtes obligés de jouer au Monopoly, vous devez vous endetter pour cela auprès des quelques riches dont vous resterez à vie les esclaves. La règle du jeu, c’est la constitution française, écrite par les riches, parce que vous en foutez. En théorie libérale, un millième de la population est riche, principalement par héritage (une idée de riche !), et soumet 999 millième des gens à l’esclavage de l’endettement.

Ça n’est pas nouveau, ce sont les techniques juridiques et sociales qui évoluent.

Rien n’empêche de ré-écrire les règles du Monopoly : on est en démocratie ou pas, bordel ! Décidons que chaque « citoyen » doit recevoir de quoi jouer. Le salaire à vie, par exemple. Limitons la possibilité d’enrichissement, tuons l’héritage, castrons la propriété lucrative. Une société nouvelle qui ne laisse pas aux riches le droit exclusif de déterminer les règles du jeu.

Vous vous rendez tous les jours à une partie de Monopoly dont vous n’envisagez pas de changer les règles, alors que c’est votre droit démocratique (en théorie !) . Il existe d’autre jeux que celui-là, mais comme cela vous fatigue d’en apprendre les règles, vous restez gentils moutons. ‘faites chier !

Dans Ta Face : Monopoly 1

Cette petite série va nous permettre d’ouvrir un nouvel angle sur notre société.

Le célèbre jeu du Monopoly va nous servir. Au départ destiné à montrer en 1904 la nocivité du capitalisme, cet aspect n’entre plus en ligne de compte. Sauf dans cette série d’articles. Une fois pour toute, quand plus loin dans ces articles nous agiterons des indignations, elles seront teintées de second degré, et la madame qui a inventé la base de ce jeu a tout notre respect. Le Monopoly est comme la marionnette Vaudou que l’on transperce : il n’est qu’un jeu qui figure le capitalisme, il n’est pas le capitalisme.

Ce jeu fonctionne bien à partir de trois, jusqu’à 8 joueurs. Le jeux comporte un paquet de billets de banques factices. La règle indique que tous les joueurs commenceront avec la même somme, qui varie selon que l’on joue à 3 ou à 8.

Avec des dés, on se déplace dans une boucle, où une case est un cadeau, une punition ou un bien immobilier. Si le bien est à vendre et qu’on a encore assez de galette, on peut l’acheter. Si on tombe sur une case qui désigne le bien d’un autre joueur, on lui doit une somme (un loyer).

Certains aspects méritent un article entier, à suivre, et nous n’allons ici que relever certaines particularités mentales/sociales induites.

Première constatation : le jeu se termine, quand le joueur chanceux et/ou astucieux à ratissé les autres joueurs. Un super-riche et tous les autre clochards. Quand 6 joueurs commencent une partie, ils sont chacun d’entre eux attiré par la perspective de sortir de la partie riche et à l’abri du besoin. La certitude avérée que 5 d’entre eux repartirons en slip ne préoccupe personne. Elle est pourtant l’évènement le plus probable.

On sait qu’on va morfler, on y va quand même en s’en remettant au hasard. Mais les jeux de hasard sont nés en même temps que le langage, et des millions de joueurs de loto-gratouille tentent régulièrement ….. de gagner le gros lot ou bien de ne pas encore se faire chourer 5 balles ? Quand vous descendez acheter un loto, vous vous dites « Tiens, je vais aller statistiquement me faire piquer ma thune » ou bien ? Mais les échecs aussi, c’est un jeu de psychopathes sadiques pervers polymorphes, mais là, c’est 50/50.

Le jeu stipule une quantité fixe de monnaie selon qu’on est 2 ou 8. Les parts sont plus grosses à trois qu’à 8. Le jeu s’en trouve modifié, puisque la boucle et les tarifs ne changent pas sur le plateau de jeu.

Une quantité ajustable de billets de banques permettraient : la même somme pour chacun en début de jeu, quel que soit le nombre de joueurs et un nombre de joueurs illimité. Dans un article, nous développeront un aspect très obscur quand on parle de monnaie, et surtout des questions posées par la gestion de son volume : quand et comment déterminer combien de monnaie il faut créer, et quand en détruire.

Un autre aspect à développer, c’est celui de la distribution initiale. Un parallèle avec la vraie vie devient passionnant. Héritage, salariat, épargne, nous verrons que notre société organise cela avec des règles comme au Monopoly.

Encore un autre est le postulat qu’il est possible de posséder un bien pour en retirer un revenu sans travailler, et même une quantité illimitée de biens, aux point d’envoyer tous les copains hors de la ville, à cheval sur un rail, couvert de goudron et de plumes.

Et enfin, nous irons nous vautrer dans deux moteurs avérés, les « conatus », cet ensemble de motivations imbriquées qui lance joyeusement une pelleté de gosses tenter  parfois de devenir Bill Gates, quand les autres feront le 115 pour trouver où dormir. Qu’un d’entre nous cultive une mentalité de prédateur gargantuesque, on le comprend sans peine. Qu’il trouve facilement des pigeons pour l’engraisser pose plus de questions. Ces deux moteurs, qui, en relief et en creux, construisent les tragédies et les romans, datent de notre cerveau reptilien : « j’veux pas mourir », et « j’veux m’la faire ».

L’instinct de survie individuel (ne pas se faire manger) et l’instinct de survie collectif (se reproduire) sont toujours présents comme il y a des dizaines de milliers d’années. Leur mise en œuvre change : aujourd’hui, nous n’avons plus peur de nous faire manger, mais de perdre un boulot, ou de perdre sur un investissement. Quand à la reproduction, elle ne se traduit plus par un comportement  de bonobo (singe gros niqueur d’amérique du sud), mais par la recherche de richesse ou de pouvoir. Qui permet de niquer des gonzesses, donc finalement, on est bien toujours des bonobos. Pour les plus civilisés, la recherche de plaisir, l’hédonisme, sera agréablement pratiqué avec plein de pognon.

Un dernier article remettra en cause les règles de ce jeux, et à l’inverse tentera de faire ressortir notre capacité à accepter sans broncher de jouer toujours au même jeu, ou autrement dit d’accepter un système économique, sans regarder s’il n’y en a pas d’autre.

Vous imaginez un gosse de 10 ans vous dire : « Père, votre intention de me distraire est louable, et je vois bien que vous tentez de contribuer à mon élévation intellectuelle, et de me donner du plaisir. Toutefois, j’ai peine à trouver de l’excitation à l’idée de ruiner mes petits camarades de façon aussi prévisible et cruelle. Il ne m’a pas échappé qu’il fait un temps de merde, et que nous ne pourrons aller compléter notre herbier dans les environs de notre domaine. Nous avons donc choisi pour notre éducation et notre plaisir, d’aller, Marie-Chantale et moi-même, jouer au docteur dans ma chambre. Vous voudrez bien, père, laisser à deux bambins que vous ne manquez pas de qualifier « d’adorables » en public, l’intimité de bon aloi. »

Chez les riches, le père n’est pas présent, chez les pauvres il suit à la télé au troquet les zaventures du futur ex entraineur de l’équipe de France (ou du psg ou de l’OM), donc des postulants au poste, ainsi que leurs mérites comparés. Charles-Henri et Marie-Chantale (ou Brandon et Cindy, selon) sont peinards pour un moment.

P’tit con !

Dans ta Face : L’offre et la demande

Politique de l’offre :

Politique économique menée par un gouvernement, qui va concentrer les efforts financiers des électeurs, donc des pauvres, vers les « producteurs d’offre », donc vers les sociétés, donc les patrons et surtout les actionnaires, donc ceux qui en passant ne produisent rien eux-même. Afin de contrecarrer les pompes à frics qui visent toute à essorer les pauvres au bénéfice des riches, on va donc prendre du fric aux pauvres, pour le donner aux riches. A votre avis, c’est une idée de qui ? Les pauvres ont donc encore moins les moyens d’acheter ce qu’on leur offre. Et on a donc une pompe à fric de plus !

Politique de la demande :

Idem, mais on donne le fric aux pauvres (non pas qu’on les vise particulièrement, mais ils sont, de très loin, les plus nombreux). Ce fric leur vient par des remises d’impôts, de taxe, la gratuité d’un service au préalable payant. Bref, on met d’une façon ou d’une autre un peu de blé dans le morlingue de la ménagère. Augmenter le smic et/ou le minimum vieillesse, le RSA, l’ASS, par exemple.

Premièrement, c’est le (la) pékin(e) qui choisit comment il(elle) le dépense, et à l’occasion de la distribution, il y a au moins une fois où c’est lui(elle) qui en profite !

Il semblerait que même certain libéraux ont finit par voir l’horizon catastrophique de la prédation capitaliste, dont la « politique de l’offre » n’est qu’un avatar politique qui ressert régulièrement. Même le FMI dit que la politique de l’offre ( un dogme de la commission européenne et de la totalité des gouvernements des pays qui composent l’UE), cette politique d’offre, creuse la tombe de nos sociétés.

Et qu’une politique de la demande s’impose ! Enfin, ne nous excitons pas trop : Keynes, fervent de la relance par la demande, a été diabolisé quand il s’est écarté des libéraux tendance « libertarien ». Ça leur arracherait à tous la g. de ne serait-ce qu’en parler. Valls et Hollande, notre couple d’ânes diplômés, vont donc s’obstiner (comme un rentier allemand est attaché à la stabilité des prix ! ), à prendre du pognon aux pauvres pour le donner aux riches, comme le demande visiblement gentiment le Medef.

Pierre Gattaz doit avoir une bouche de velours.

Mais Keynes, partisan de lâcher un peu la grappe aux esclaves, n’a jamais remis en cause l’esclavagisme ! Mais pour un capitaliste (et curieusement pour des économistes de ‘gauche’, voir marxistes), il suffit qu’un libéral comme Keynes passe une fois au confessionnal puis suggère aux prédateurs de laisser respirer la proie, pour que ce Keynes soit considéré de gauche.

PIEGE !

La politique de l’offre peut se comprendre quand il y a plein emploi et surchauffe d’activité (ou de la dette, c’est pareil) : la politique qui vise à améliorer l’offre, sous-entend qu’elle prend aux « gens » de quoi financer un meilleur outil de production, et dans le même temps, en leur retirant du pognon, elle calme les ardeurs acheteuses. Ça se discute, mais on peut comprendre l’idée.

La politique de la demande suggère qu’elle va augmenter la quantité de pognon à dépenser des acheteurs, pour leur donner un bol d’air, bol d’air qu’ils vont traduire en industrie avec leurs achats.

Première remarque sur le financement. Quel que soit le pognon qui sert à la relance, il vient par définition de nos poches, et, comme à chaque fois qu’un système est déficitaire et recours au crédit pour se financer, alors la relance par la demande nous coûte un rein en intérêts. Idem pour l’offre d’ailleurs. Donc pour donner de l’argent aux rentiers, nous leur empruntons et leurs payons des intérêts. Avec la politique par la demande, le pognon fait au moins une fois un tour par le portefeuille des pauvres. La politique de l’Offre verse directement le même pognon dans les coffres aux Bahamas, c’est juste plus rapide.

En écoutant des gens de gauche ou simplement des réalistes causer, vous verrez qu’ils ont tous, s’ils ont seulement compris la question, une réponse par la politique de la demande. Donc par l’achat de pognon aux riches, pour le leur donner ! Le circuit est différent dans les deux cas, mais on arrive au même générique de fin.

Le fond du problème, malheureusement, n’est pas bien compliqué:

1) La masse monétaire disponible est actuellement insuffisante pour payer des salaires décents à tout le monde

2) Notre société organise la traite des pauvres par les riches : normale, cette « société » fait société par la dette et l’organise comme telle ; ce sont les riches qui écrivent les lois.

La seule réponse, l’unique, prend de face ces deux questions.

1) La masse monétaire liquide servant à payer les salaires (ou revenus des prof. libérales) doit être rétablie, mécaniquement et autoritairement par le peuple donnant mandat à son gouvernement pour cela. C’est gratuit, ça marche à tout les coups. Mais faut sortir de l’Euro. Donc de l’UE, donc de l’OTAN. C’est faisable en une nuit. Cela se prépare en plus longtemps, mais ça s’exécute en une nuit. Bref, l’argent des échanges en France redevient la propriété économique des français, qui en reprennent donc également la propriété politique. Ce sont des détails techniques parfaitement surmontables.

2) Les pompes à fric sont déclarées illégales : création monétaire par le crédit privé, héritage, propriété lucrative etc…. Les contraintes en résultant sont donc nulles et non-avenues ! Comme la rétro-activité d’une loi est moralement délicate, nous ne pouvons donc rechercher les enrichissements abusifs. Puis qu’ils ne l’étaient pas, avant le grand soir !

En revanche, l’application stricte, sévère, rigoureuse de l’arsenal juridique existant pour récupérer par des confiscations les abus de droits qui ont masqué de la fraude fiscale est possible, il suffit que notre justice en reçoive mandat par le peuple. Allez, soyons fou : que les français en discutent et s’organisent.

Tout ça pour dire que la politique par la demande c’est mieux, mais pas top, que Vals et Hollande sont des ânes ou des …, à eux de choisir, qu’une politique socialiste serait encore mieux et que Gattaz suce super bien.

Pub : Arrêt sur image, de Daniel Schneidermainn, a un site, adhésion pas trop chère, émissions impec.Voila une source digne d’intérêt ! http://www.arretsurimages.net

Dans Ta Face : Le glissement plutôt que que la révolution

Les lectures estivales saines sont toujours de bonnes sources d’inspiration : aujourd’hui, c’est le bouquin de Derruder et Holbecq, « Une monnaie nationale complémentaire », chez Yves Michel.

Je ne le reprendrai pas, vous savez lire. Il m’inspire toutefois une réflexion et un commentaire. Pour les feignasses ou les fauchés, ils proposent la création d’activités « sociétales », en clair écologique, décroissante et d’inspiration démocratique plutôt que capitaliste, avec une monnaie complémentaire non issue de l’emprunt, et par définition qui ne saurait participer à de la propriété lucrative.

La réflexion

Les projets de changements qui inspirent nombre d’entre nous s’appuient le plus souvent sur une transformation radicale, hélas le plus souvent inaccessible intellectuellement aux masses que nous voulons convertir, ou éduquer. En revanche il est souvent possible d’instaurer un système alternatif, qui n’empêche personne de continuer à fonctionner « comme d’habitude ». Si ce nouveau système est réellement meilleur, nous pouvons supposer qu’à terme il gagnera la majorité. Dans le livre sus-cité, c’est une monnaie complémentaire. C’est effectivement une bonne idée que de laisser les puissants continuer de jouer à leur table de jeux, qu’ils ne quitterons pas spontanément, mais d’ouvrir d’autre tables de jeux, avec d’autre règles et surtout une autre monnaie. Nous verrons bien qui veut jouer à quelle table.

Il est clair que la même monnaie ne peut avoir cours sur toutes les tables.

Prenons un exemple concret. Si nous envisageons des nouveaux rapports de forces sociaux, l’abolition de l’usure, c’est à dire le fait qu’une activité humaine ne peut prendre naissance que dès lors que des détenteurs de capitaux peuvent en tirer des profits sans contrepartie, en clair des rentes ou des dividendes, et ce sans considération écologique ou sociale, nous ne pouvons pas utiliser l’Euro. Sa rareté organisée, et sa nature d’argent-dette sont absolument incompatibles.

En revanche, avec une autre monnaie, strictement publique et gratuite, nous pouvons envisager de stimuler de nouvelles activités : 5 millions de chômeurs n’attendent que cela. Cette monnaie permanente, et non pas issue du crédit, peut avoir une masse strictement égale aux salaires de ceux qui travailleront dans ces projets  : une différence entre ces projets et ceux qui fonctionnent actuellement est l’absence d’actionnaires prédateurs, et l’absence à tout niveaux de prélèvement d’intérêts d’emprunts ou de dividende. En revanche, l’usage de taxe et d’impôt n’est pas contradictoire, simplement la nouvelle monnaie est utilisée par celui qui en détiens.

Comme nous l’avons déjà décrit, la seule question qui se pose est le contrôle de la quantité de cette argent, et la gestion démocratique, pour de vrai, des fins de ces activités. Voir le bouquin qui ne manque pas d’idées.

Revenons pour conclure à cette réflexion : La mise en place d’un solution parallèle (et simultanée), solution avant tout politique, qui ne saurait confier aux organes existants (assemblée, sénat principalement) la gestion du nouveau système, peut être un moyen de conversion progressive.

Comment fixer la quantités de l’une et l’autre monnaie ? Concernant l’euro, la question ne se pose pas, hélas. En revanche, Derruder et Holbecq ont bien sûr prévu la non-convertibilité de la monnaie permanente en Euro, alors que l’inverse est permis. Cela ne répond pas à la question : quid des volumes ? Et c’est là que nous passons par…

Le commentaire

Dans la brillante démonstration de ce livre, le contrôle de la masse monétaire est défini comme suit :

« Par la suite, c’est l’équilibre entre la masse monétaire et la valeur de la richesse réelle crée par l’activité sociétale [le cadre du nouveau système NDLA] qui déterminera s’il est nécessaire d’injecter plus de monnaie ou d’en retirer »

Pas d’accord ! Relions leur projet, séduisant sur tous les autres points, aux réflexions de Bernard Friot et de sa bande : B. Friot démontre la faisabilité du salaire à vie, allez voir le lien. Avec une autre monnaie que l’Euro, c’est simplement faisable. Un salaire peut-être plus modeste, mais garantie à vie sans condition !

Et nous nous permettrons de replacer une de nos idées fixes : la masse monétaire productive, la masse M1, c’est la somme des salaires. Le reste est épargne, partant, capital ou autrement dit propriété lucrative. Le régulation de la masse monétaire, c’est l’ajustement de cette masse aux salaires concernés. Oui, cela revient presque au même : on peut considérer que la valeur crée est égale aux salaires qu’il a fallu « user » pour produire la dite richesse. Sauf qu’en parlant des salaires, on tient là une quantité facile à mesurer. Si une entreprise privée ou publique « sociétale », utilisant la monnaie complémentaire et acceptant ses contraintes embauche un(e) zigue qui avait avant un job ou une alloc en Euro, l’équivalent de son salaire est crée automatiquement. Et l’inverse en cas de licenciement et retour à un job en Euro. Parions que ce cas n’arrivera pas souvent : qui renoncera à un salaire à vie ?

Nous oserons étendre l’usage de la monnaie complémentaire aux salaires emboités : ce qui pose une limite fonctionnelle au raisonnement. Une société capitaliste, usant obstinément de l’Euro, pourrait refuser de livrer des équipements ou des services à une entreprise « sociétale » qui ne pourrait la payer qu’avec la monnaie alternative.OK on peut se passer de MacDo, mais quid des services ex-publics privatisés comme EDF, la santé, les maisons de retraites, GDF ? Point dur ! Sauf qu’il est néanmoins plus facile de négocier cela plutôt que de faire renoncer aux actionnaires de ces boîtes à leur privilège exorbitant. Partant, la croissance de l’activité des entreprises sociétales sera ralentie par les impératifs de sobriété énergétique, et l’obstacle à recourir à des biens et des services pas encore disponibles autrement qu’en Euro.

Cinq millions d’ex-chômeurs qui ont touché un salaire qu’ils vont dépenser quasiment aussitôt vont faire envie aux capitalistes ! Mais une fois que MacDo aura encaissé en monnaie alternative son hamburger, il devra utiliser cet argent en achetant un bien ou un service à une entreprise à but non lucratif en monnaie complémentaire. Est-ce un problème ? Pas sûr.

Et je termine : au fur et à mesure que des salariés choisirons de travailler dans des entreprises en nouvelle monnaie, afin de bénéficier de rapports sociaux plus justes, en clair au fur et à mesure que les joueurs changeront de table, la migration se fera, laissant les capitalistes en Euro avec leur pognon inutile.

L’état a tout à y gagner, le prélèvement d’impôts et de taxes sur l’activité lui permettra de se convertir lui même, en payant de plus en plus de fonctionnaire avec cette nouvelle monnaie, qui, rappelons-le, ne génère pas de dettes.

Reste à penser le fait que les salariés en monnaie complémentaire vont devoir aussi se faire à l’idée de passer toute leurs vacances en France pour un moment. Et alors ?  C’est pas écolo, le kérosène !

Restons réaliste : le système actuel est verrouillé par le postulat central : la monnaie qui a exclusivement cours en France est l’Euro, et changer cela suppose des burnes à nos politiciens, mais aussi à vous chers lecteurs : il parait que le peuple est souverain.

C’est bon de rire parfois….