Chantages zodieux et lieux intermédiaires

1 – La peur suscitée par des menaces est l’arme des dominants remis en cause

2 – Chaque remise en cause d’un dogme libéral mène à un chantage à la mort

Les dominants capitalistes justifient leurs privilèges dès lors qu’ils sont remis en cause.

Leurs explications prennent la forme d’une menace : ce serait bien pire si c’était différent.

Remettons en cause ces justifications. Pour cela il faut emprunter des chemins de pensé aujourd’hui barrés par ces menaces

3 – Les zodieux disent leur domination ‘souhaitable et irremplaçable’.

Quelques exemples :

  • Si vous empêchez les riches de s’enrichir avec les loyers des pauvres, aucun logement ne sera plus construit
  • Si vous empêchez les actionnaires de s’enrichir, les investisseurs quitteront la France, l’industrie s’arrêtera
  • Si vous quittez l’Euro, il y aura dévaluation
  • Si vous instaurez un socialisme, nos voisins auront aussitôt l’envie de nous envahir et déclencheront la guerre, d’une manière ou une autre
  • Si vous restaurez des frontières, ce sera la guerre

La guerre est une menace fréquente. D’une manière ou d’une autre, changer les règles économiques provoquerai le chaos.

4 – La répétition infinie de mensonges fonctionne

Les Français ont validés implicitement les sornettes libérales, ils sont donc leurs ardents défenseurs.

La discussion est quasiment impossible avec les victimes du système. L’usage de slogans généraux accroit la confusion, du fait de leur excessive simplification.

L’absence de ‘lieux de rencontres intermédiaires’, comme pouvait l’être le bistro du village ou du quartier, où tous se rencontraient après la messe, ou après le match, sans filtrage de parti, d’âge ou de condition, a permise à chacun de se faire laver le cerveau, dans son coin, sans contre-discours d’aucune sorte.

Le prisonnier vote son maintien en détention, il lutte objectivement contre d’éventuels libérateurs. Il aime sa condition et craint la guerre qu’on lui promet.

5 – Le prisonnier aime son geôlier

Ayant accepté de fait le pouvoir des dominants qui affronte la population avec ses propres représentants, et acceptant d’appeler cet état de fait « démocratie », le bateau-prison vogue dans la tempête. « Démocratie » est peint sur sa coque.

Ayant son attention distraite vers des sujets de distraction sans importance pour les pouvoirs dominants, les électeurs n’ont pas conscience de leur impuissance politique ni des abus de pouvoir qu’ils subissent.

Non seulement le prisonnier aime son geôlier, mais de surcroit il est son premier défenseur. Comment faire boire un âne qui n’a pas soif ?

6 – Quelle ruine !

Les Français ne font pas de politique, ils sont de parfaits ignorants en la matière et le revendiquent joyeusement.

Les dominants, eux, savent en jouer et disposent du butin de leurs forfaits à cet effet.

7 – Plan de reconstruction

En préalable à l’écriture d’une réponse dialectique à chacune de ces fables, le débouchage des oreilles devrait être considéré comme un préalable inévitable.

Avant de peindre un mur, on le lessive, on rebouche trous et fissures. On protège les sols. L’application des peintures peut, bien souvent en rénovation, n’être que le quart des efforts déployés.

Il en est de même dans notre cas : attaquer bille en tête la discussion politique sans un « support sain », par analogie peinturière, est vain et le restera.

La création de lieux de rencontre intermédiaires, ou souvent plus simplement la reconversion de lieux existants, est une première nécessité.

Un lieu intermédiaire est un lieu qui permet l’intermédiation, la médiation, ou le débat, ou tout simplement les conversations entre des intervenants disparates. A l’inverse des associations, ou des clubs politiques qui ne mettent en contact que des gens ou « médiateurs » déjà d’accord, les lieux de rencontres intermédiaires font se rencontrer des gens sélectionnés par tirage statistique.

Concrètement, c’était le rôle du bistrot du village après la messe, ou en fin de journée après le travail. On peut voir parfois des « café-philo » qui organisent des discussions, mais sans que soit indiqué explicitement l’idée de conversation-politique-entre-gens-à-priori-pas-du-même-milieu-social. Au mieux, il peut s’agir de conférences accueillant des publics plus variés qu’au sein d’associations.

L’exigence démocratique impose à ceux qui voudront bien participer à cette entreprise d’accepter par avance que ces lieux résonneront dans un premier temps des fables simplistes qui constituent les ‘distractions’ que nos maîtres tolèrent que nous ayons.

Sachant qu’il s’agit aujourd’hui, d’inviter des analphabètes à un atelier d’écriture académique, un cycle de pré-formation est nécessaire. Comme les grecs l’avaient compris il y a 3500 ans en inventant la « vraie » démocratie, l’éloquence, ou art du discours policé est un préalable à acquérir. Autre préalable : partager un glossaire, un certain nombre de mots. Cela ne signifie pas du tout partager des opinions politiques ! Par exemple faire cesser la confusion entre « gouvernement représentatif » et « démocratie » ne préjuge en rien de la suite de la conversation.

Réinventer l’Agora, donc les règles de son fonctionnement harmonieux nécessite un investissement souvent inattendu par le militant. Souhaiter la démocratie est une chose, savoir l’animer en est une autre.

Autant l’état sait écrire au mur que l’ivresse sur la voie publique est prohibée, autant nous ne savons pas écrire au mur le droit à la parole, sans abus, l’obligation d’écoute et la bonne foi en toute circonstance.

Une fois ces lieux imaginés, et inaugurés, il est une autre épreuve : accepter d’y rencontrer les avis opposés, antagonistes ou manipulateurs. Prévoir un grand panneau « Toi qui entre en ce lieu…. ».

En revanche, dans de tels endroits, le cas particulier de tel ou tel, après un minimum d’écoute, sera l’occasion de révéler les bons et mauvais aspects d’une vie en regard des règles actuelles de notre société.

Frank Lepage, donne un exemple de débat mouvant, un exercice amusant et motivant :

Un débat mouvant en action

 

Les animateurs de tels lieux auront la lourde tâche de rester calmes, et de prendre en main le dé-tricotage des sornettes libérales. Puis d’accepter l’évocation de solutions différentes de celles repérées auparavant.

Les chantages zodieux n’ont de prise que sur les esprits ignorants de leur propre condition.

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