Populisme

*** Cet article est augmenté de la petite vidéo suivante, qui résume probablement tout le texte qui figure après. ***

Le populisme, JP Jouarry


Le populisme est une des deux armes nucléaires de conversation pour réduire instantanément à rien, sans plus d’argumentation, un discours qui prend la défense du peuple contre une élite très minoritaire et dominante.

Si la définition de ce mot en reste là, cette représentation schématique n’amènera pas à plus de discussion. Tout change, avec la mauvaise foi !

Hélas, le dictionnaire ne nous sera pas plus utile : c’est un « mot-valise » qui peut servir à fourrer à peu près n’importe quoi. Il est la plupart du temps utilisé hors de tout sens, il vise à susciter une émotion de rejet. C’est également pour cela un « mot-nuage » comme liberté, égalité homme-femme, liberté de la presse, égalité etc.. Un machin qui flotte haut en l’air, qui fait rêver, mais dont on ne peut en mesurer une quantité et qui vous émerveille ou vous convainc en vous faisant grâce de réfléchir. Qui est contre l’égalité ? Qui en a vu récemment plus de 350 grammes à la fois ?

En effet, le mot « populisme » dont à peu près personne n’a cherché le vrai sens, cache un mécanisme de défense absolument pervers dont je vous invite à admirer le mécanisme.

Lors d’un débat public, c’est en effet un ‘truc’ d’orateur (de droite, en général), pour anéantir toute discussion qui tendrait à poser un problème de société à travers une grille de lecture qui opposerait une minorité dominante au peuple (comprenez : la multitude, essentiellement salariée par les dominants en question aux grés de leur envies).

Populiste est un qualificatif que l’on associe à un discours simpliste et réducteur, voire stupide mais toujours trompeur et de mauvaise foi. Lequel discours finalement n’est jamais calmement explicité, puisque, par principe, cet argument est dégainé pour faire taire en début de débat. Bien que des exceptions soient toujours possibles, je vous invite à observer que ‘populisme’ est toujours employé comme un mot-nuage, jamais détaillé, toujours par un représentant d’un parti de l’establishment : en mai 2012, ce serait UMP, PS, UDI, MODEM…

A priori, son utilisateur fait partie des dominants, mais l’infériorité numérique flagrante de ce groupe social qui théoriquement ne devrait pas pouvoir prendre les commandes, l’oblige à fuir tout débat risquant de révéler ces profonds déséquilibres. Oui, l’infériorité numérique flagrante l’oblige à filer doux dès lors que l’on éprouve les pratiques dominantes au démocratomètre. Les dominants n’ont qu’une seule infériorité, mais alors à fond, c’est le nombre.

Donc quand un orateur de gauche entame une réflexion sur l’indépendance de la banque centrale européenne, il est urgent de sortir cette arme nucléaire, afin de se dispenser de défendre l’indéfendable. Il permet également d’entretenir des confusions salutaires aux dominants : une masse d’électeurs qui confondent FN et Front de gauche permet de sauver PS et UMP. L’usage à l’attention de la gauche (donc à gauche du PS) et du FN aura la même valeur que la fameuse sentence : « Extrême gauche et extrême droite se rejoignent ».

En fait essentiellement dans l’imaginaire des dirigeants de la droite, comme ces deux tendances constituent un véritable danger électoral, les qualifier simultanément de populistes permet de les neutraliser, avec l’absolution compassée de journalistes amis. Comme à priori chaque électeur citoyen devrait se révulser au moins soit sur le FN, soit sur le front de gauche, on est gagnant sur les deux tableaux : on vient donc de décrédibiliser le parti qui aurait pu capter l’électeur en le comparant aux sympathisants forcément détestables du bord opposé. Ne faites pas l’enfant, je suis sûr que vous suivez.

Moi, je donne un conseil à Méluche : Planquer un chapelet de gousse d’ail et un gros crucifix dans son calbute, avant d’aller se fritter chez Pujadas avec un ténor de la droite ultra arrogant, limite si il ne se pince pas le nez -Et il faut que cela se voit, sinon ça sert à rien-. Mais il a un sick-bag pas loin au cas où, vous savez le truc à remplir dans l’avion, dans la pochette devant vous.

Le ténor a une moue amusée : « C’est donc ça un bolchévique ? Mais diantre, grand-père avait raison, il sent mauvais ! Et cette grosse cravate ridicule…. ». Ensuite après quelques léchouilles sur la bouche, le ténor attend tapi. Pas Tapie, tapi. Sur un tapis, c’est possible. Et dès que le bolchévique s’aventure en dehors de son soviet, il est pris sous les feux de la démocratie, sous l’œil impitoyable du journaliste. le Ténor va lancer son cri, propre à ôter définitivement le souffle au tribun le plus couillu. Pour une fille, je ne vois pas, mais envoyez vos idées.

POPULISTE !! Normalement la cible a les sphincters qui se relâchent. Avec un peu de suspense, c’est pareil dans les chaumières.

Ensuite, le chasseur sait qu’il doit enserrer la bête dans des filets de titane. Commence alors la longue danse du Ténor. Une mission : Occuper les 12 décibels supérieurs de tout ce qui arrivera chez le spectateur. Copé possède un don : son cerveau incorpore le compresseur sonore le plus puissant de la création. Un discours monocorde sans pause entre deux mots, j’ai compté, ce mec à 84 litres de capacité respiratoire. Il se place donc entre le dauphin et le globicéphale. Et il parle pendant que son interlocuteur répond à la question.

De toute façon, la définition me convient personnellement. Il doit forcément me manquer une info capitale, mais je ne vois en quoi j’aurai peur d’être populiste. C’est vous qui avez surajouté l’idée que c’était une maladie honteuse, dont l’usage a permis de créer une propagande dont le slogan est :

« Il ne faut pas écouter ceux qui parlent de l’opposition entre une minorité dominante et une majorité exploitée, parce que ce sont des malades. »

Pourquoi :

« Parce que ceux qui parlent de l’opposition entre une minorité dominante et une majorité exploitée sont des malades »

« Ceux qui vivent en Angleterre parlent anglais », ça marche bien. Pourquoi « ceux… qui …. »  … « sont des malades ? », c’est quoi comment qu’est-ce ? Quelle est la démonstration qui relie le premier membre au deuxième membre de la phrase.

Essayons « Si je tombe de la corniche du 7ieme étage » alors « Je m’écrase comme une merde sur le trottoir ». Le « alors », je le reconnais. Je l’admets, je peux vous expliquer que la gravité prohibe la consommation de banane sur une corniche, sinon proutch sur la peau. Pourrais-je avoir une explication sur votre populisme ? En quoi le populisme est mal ?

« C’est comme ça »

Oui mais c’est faible comme argument…

« Hé ho pépère, tu vas le fermer ton claque-merde ? »

Fin de la discussion.

Signé : Franz-Olivier.