Rumeurs

Vidéo de EC ! Ou vous pouvez télécharger le vidéo à la place.

Nous vivons tous, plus ou moins consciemment, sous l’autorité de la Rumeur. Nous prenons les décisions les plus importantes de nos vies sous sa direction. Sous la direction d’idées « préconçues », sans nous demander jamais par qui, et pourquoi.

Le bouclier à rumeur, c’est lorsque vous vous posez les bonnes questions quand un homme politique ou un journaliste vous parle.

Il y a, pour celui qui s’intéresse à la politique, des tabous de conversation. Tout comme on ne questionne pas un homme politiques sur la couleur de ses préservatifs, on n’attaque pas le physique, c’est salaud, on ne parle pas de l’éventuelle platitude de la terre, on ne remet pas en cause certains sujets absolument fondamentaux en cela qu’ils sont les piliers idéologiques de l’ordre économique actuel.

Si on laisse des givrés saper les piliers, l’Ordre est foutu. Donc « terrain militaire » « accès défendu » « toute intrusion punie par le code pénal » « Champs de tir » « De toute façons, t’est trop con pour comprendre ».

Si vous menacez de remettre en cause un de ces piliers, un homme politique usera alors des pires menaces, totalement fantasmées, pour vous dissuader d’approcher. D’abord, vous êtes « populiste » et « conspirationniste ». Les médias ont probablement préparé le terrain pour que vous en veniez à douter vous-même : vous faites front (c’est dur), ou vous ne touchez à rien. Mais là ça fait mal. Jour après jour.

« Si vous voulez toucher à quoi que ce soit, alors : »

  • Les français vont perdre leurs cheveux et attraper la chtouille
  • Des hordes de barbares vont envahir les rues : des hordes d’extrême droite s’entraînent déjà. Ils sont là pour tarter des femmes à poil de 47 Kg, ou buter des militants gauchistes agressifs. On a le Stalingrad qu’on peut. En attendant leur grand Soir, cherchez sur internet « colonel Laroque », « Croix de feu », juste pour avoir un avant-goût réel de ce que ces gens peuvent faire quand ils ont l’appui du pouvoir.
  • L’économie va se désorganiser, la société va se décomposer.
  • Il va y avoir une dévaluation si on sort de l’euro…
  • Et le plus vicelard pour la fin : les péquins qu’on a réussi à engager dans des investissements ultra capitalistes vont empêcher cela. Ils représentent un pouillième en volume et zéro absolu en droit de vote : assurance vie, fond de pension, et autre livrets mirobolants. Quand on va toucher à leurs deux noisettes, ils seront les plus ardents défenseurs des vrais profiteurs. « Quoi ? Vous voulez toucher à nos retraites ? »

Quand on vous envoie un scud, ces arguments censés vous reclouer à votre porte de grange, posez-vous quelques bonnes questions :

Première alarme : CE QUI RESSEMBLE LE PLUS A UNE EVIDENCE EXIGE LE PLUS DE VERIFICATION.

Quels sont les intérêts personnels du brillant causeur ? Que fait-il dans la vie ? A ce propos, faites attention aux métiers cachés :

Mr Pastré, économiste aux ordres très souvent invité par les télés pour délivrer un catéchisme libéral, indique toujours qu’il est prof. C’est pour lui une activité très secondaire. Il est en réalité directeur de société de service bancaire. En gros il est directeur de banque. Ce qu’il cache, et que tous les journalistes cachent également, en présentant faussement son CV. On le présente comme président du « Cercle des économistes ». Une officine ultra libérale. Ultra ultra ! Un directeur de banque privée, à la pointe de l’égoïsme social…conseille François Hollande à l’Elysée. Personne ne moufte.

Qui représente-t-il ? Pastré, en simplifiant un peu, représente les propriétaires et gérants des sociétés du CAC 40. Il suffit de chercher un peu, ce n’est pas un scoop.

Lorsqu’un argument est avancé : Que sais-je sur le sujet ? D’où l’appris-je ?

D’où je le sais ? Est-ce une conclusion personnelle, ou bien je pense qu’il faut « réformer » les retraites parce que je … parce que ! Ah ben en fait j’en sais rien, mais ils disent tous : « Les français savent bien (hochement de tête approbateur de Pujadas) que… », donc, comme je ne veux pas passer pour le con pas au courant, je fais « ouaiii » avec mes autres camarades moutons. Et j’ai plus de retraite. Mais y fallait, c’était nécessaire que j’ai pas de retraite, ben oui vous savez…

Est-ce une idée dont j’ai vérifié moi-même la validité ? Ais-je vraiment fais une petite enquête, ou bien me contente-je de l’avis du mec qui cause dans le poste ? Enfin, celui que je trouve plus sympa que les autres. Monsieur Pastré est, au premier abord, très sympathique. Son costume, ses manucures, son ton posé, sa diction douce, bref son ton de curé travestissent admirablement le chacal financier venu défendre ses propres intérêts ainsi que tous ceux de sa classe.

Est-ce que mon opinion est personnelle, originale, ou bien ressert-je une rengaine apprise par cœur dont je ne connais pas forcément pas la portée ?

Un type a passé sa vie à réfléchir sur le salaire et ses à-côtés : retraites, congés, formation, travail et tout ça. Et tout d’un coup, le mec dit : « Si on veut, on peut mettre en place un salaire à vie, que l’on touche dès 18 ans. Ce salaire est calculé sur une Grille de Compétence, comme la fonction publique aujourd’hui. Ce salaire est suffisant pour « vivre » : un toit, un slip, une soupe. Avec ce salaire, tu ne peux pas crever. Le RSA monte à 1500 €, les loyers sont encadrés avant d’être abolis. Et si tu veux, tu ne vas pas bosser Eventuellement tu te fais chier comme un rat mort, mais tu survis. Si ta qualification augmente, tu grimpe dans la grille. Si tu vas travailler, tu reçois un gros supplément : aller travailler est stimulé par le fric, qu’est-ce que vous croyez ! »

Aussitôt, le Medef fait savoir, par la voie de Franz-Olivier Giesbert ou de Mr Pastré, que c’est une idée farfelue et populiste. Comme ça on n’en parle plus. Le marché, c’est le top et basta. Mais… pas de mais !

Mais si tu te déscotche le cerveau de ton écran préféré, ô cher lecteur, tu vas lire « L’enjeu du salaire » de Bernart Friot, aux éditions La Dispute. Je ne touche rien sur ce book. Ensuite, vous pourrez commencer à être d’accord, ou pas.

Et pour ceux d’entre vous, que je respecte, qui ne sont pas disposés à lire ce livre un peu savant, je vous propose une super conférence de Friot, où il explique l’essentiel.

Entretien avec Bernard Friot : La révolution du salaire à vie

Comme toujours, il faut se presser un peu le citron pour comprendre vraiment.

Et lutter contre la rumeur :

Les gens ne veulent rien foutre

Les chômeurs sont des feignants

Les capitalistes sont nos bienfaiteurs : ils nous enrichissent par la grâce d’un marché, qui nous est globalement favorable.

Nous votons pour de pdg et les députés de la France. Nous sommes donc en démocratie.

La CFDT est un syndicat ouvrier.

Le libre marché, c’est le mieux.

Le protectionnisme, c’est la guerre.

La propriété est indispensable à la motivation.

Le seul moyen de gagner sa vie, c’est de demander de l’emploi à un patron.

Les charges brident la compétitivité.

Une dette doit être remboursée.

Le Déficit publique, c’est parce que les Français dépense plus qu’ils ne devraient.

Il est souhaitable de pouvoir s’enrichir sans limite.

L’Iphone 5 est une révolution par rapport à l’Iphone4.

Les fondateurs de start-ups qui veulent s’en foutre un maximum dans les fouilles en un minimum de temps ne doivent pas être taxés.

Payer plus de deux fois sa maison, l’excédent allant dans la poche d’un actionnaire de banque, est normal quand on n’a pas de fric pour la payer cash.