Préhistoire du Capitalisme

Genèse d’une catastrophe

Au début des temps, il y a quelques millions d’années, les objectifs de l’homme se réduisait à un seul : ne pas crever.

Cet objectif a rapidement rassemblé des petites communautés qui augmentaient les chances de survies individuelles : ne pas crever passait par un système de garde de l’entrée de l’abri, pendant que les autres dorment. Exactement comme la patrouille en milieux hostile : il faut dormir, tu prends le premier tour de garde. La mise en société n’est pas une bluette. La création de codes et de modes de communications inter-personnels procède d’une nécessité vitale, et non d’un génie spécifique à l’homme. La sélection naturelle élimine les esprits individualistes qui ont de fait du mal à dormir.

La première invention qui dépasse de loin en conséquence celle  d’internet, c’est l’oreiller. Ce truc totalement nocif biologiquement qui tord les vertèbres cervicales présente en revanche l’avantage de protéger le cou, ce qui permet d’avoir une ou deux secondes pour réagir quand le froumir à poil ras vient vous flairer la jugulaire, miam.

Avec l’invention de la « porte et du mur », la notion d’habitat convainc une partie de la population à se fixer. D’autre emmènent leur maison avec eux : yourte, tipi. Ils peuvent suivre les transhumances naturelles du gibier ou s’affranchir un peu du cycle des saisons. Le nomadisme a ses avantages.

Mais déjà, la stricte nécessité du partage des tours de gardes qui crée de fait une « société », prend un coup dans l’aile. Une famille qui possède un logis hermétique n’a plus besoin des autres, et 100% de la famille se repose la nuit. En revanche, il faut qu’elle s’équipe pour palier aux inconvénients : recueillir l’eau, aménager l’entourage du logis. Mais, c’est drôlement chouette, on peut maintenant se livrer à l’agriculture.

Et surtout, il faut défendre tout le fruit du labeur consommé par ces équipement : maison, silo à provision, clôtures, matériel divers. Des feignasses de grande taille peuvent décider de pratiquer la razzia. Le logis hermétique ne règle pas le problème des feignasses violentes.

Ce qui devrait nous faire réfléchir sur le logement : la propriété lucrative du logement est authentiquement un chantage à la mort, ou au mieux le retour au paléolithique. Quelle société civilisé peut donc se développer sous une tente qui s’installe en une seconde ? Einstein aurait-il découvert E=MC² sous une tente ronde au bord du canal Saint-Martin ?

Préhistoire et sociétés

La préhistoire ne connaît pas la pénurie. Il faut des sècheresses ou un quelconque cataclysme naturel pour recréer une concurrence pousse-aux-crimes. En dehors de la criminalité des feignasses de grandes tailles, évidemment.

L’évolution reste ralentie par l’individualisme issu de l’instinct de survie : pourquoi s’occuper du vieux qui est une charge inutile ? Une fois vieux, le jeune peut comprendre son erreur mais on ne rejoue pas la pièce. En attendant, en ne partageant pas, j’augmente mes chances de survie, t’as compris papi ? La constitution de communautés plus fortes que la somme de ses individus s’impose rapidement. La durée de vie s’allonge, mais plafonne à une trentaine d’année.

La pénurie apparaît quand la ou les ressources tendent à disparaître, que ce soit par la transhumance saisonnière (et là, tu regrettes de ne pas être nomade !), ou par la sur-chasse, ou sur-cueillette. L’élevage peut limiter la casse, mais pose de nouveaux problèmes : il faut un gardiennage, sinon on va se faire piquer les chèvres. Soit un carnassier va venir les clapper, soit des sauvageons affamés vont le faire.

Contrairement aux légendes dont on nous abreuve, les systèmes d’alarmes ont été inventés il y a 50 000 ans. Les oies par exemple. Beaucoup plus efficace que le doberman !

C’est à cette époque que se définissent les grandes lignes de l’inégalité sociale et le foutoir en résultant. C’est aussi à cette époque que se tracent les frontières entre les classes : sédentaires, nomades et racailles. La dernière classe cultivant le baston comme source de confort, quand le nomade soigne ses chevaux, ses chèvres et son tipi, le sédentaire son bac en pierre sous la sortie de la source, ses clôtures, sa maison et son silo à grain.

Il y a des millions d’années, le Parasitus Socialus s’épanouit dès la naissance des autres espèces d’hommes. Par bêtise ou par méconnaissance, l’exploitation du sédentaire par la racaille se dessine. Le chef, c’est celui qui a le plus gros gourdin.

Car on n’échappe pas à la pénurie de volonté de travailler pour améliorer son sort.

Les sédentaires ont un avantage sur les nomades : ils peuvent mettre au point et accumuler les outils que les nomades ne peuvent mettre en soute au delà de 40 Kg par passager. Pardon, 150 Kg par bourrin, cavalier compris.

Les sédentaires remportent le premier concours dès lors que la technologie s’est développée en leur sein, alors que les nomades plafonnent à l’invention de la roue pour les chariots.

Un certain retard est observé : Les nomades en sont incapables, et les sédentaires n’ont pas d’intérêt à inventer le chariot à moteur. La nature est mal faite.

Mais on en revient là, les sédentaires sont trop simples à braquer.

-5000 ans

Les groupes humains sont déjà bien organisées, sédentaires quand c’est possible. Déjà, on trouve trace d’organisations hiérarchiques. Le plus souvent, c’est le plus balaise avec le gourdin clouté qui est le chef. Quelque soit le contrat social de l’époque, le chef et ses amis sont bien souvent entretenus par la masse des autres. Les guerres font gober la pilule de la nécessaire domination par le chef…de guerre.

Les pharaons ont fait inventer la géométrie afin de pouvoir calculer les taxes sur les cultures, calculées à partir des surfaces exploitées.

Les sociétés sont dirigées par le chef qui s’entoure de « scientifiques » qui le conseillent. A part ça, il y a déjà des administrations, quasiment aussi sophistiquées que les nôtres. Sauf qu’elles visent uniquement à récolter impôts et taxes, à guerroyer ou à assurer la pérennité du pouvoir. La sécu, c’est après. La notion de capital n’existe pas, mais la transmission par l’héritage fait son chemin. Elle se justifie si elle s’accompagne de la transmission du savoir-faire. Le forgeron forme son fils.

Pierre Clastre, dans son livre « La société contre l’état », nous révèle que des sociétés amazoniennes ont mis au point des sociétés très stables, et semble-t-il assez heureuses. Elle ne veulent pas de chef. Alors, elle crée une fonction de chef et y collent un volontaire désigné d’office qui occupe le poste. Le chef a le privilège de la parole. A part ça, tout le monde lui marche dessus, et le plume en lui réclamant des cadeaux qu’il doit fournir. Et à part ça il n’a aucune autorité, c’est dans le job. Le chef finit ruiné. Pendant ce temps là, ces gens bossent 4 heures par jour pour chasser, cueillir et passent le reste de la journée à discutailler dans le hamac. Un rêve ! Oups, je viens de faire une anachronie, ces tribus ont été observées par les espagnols conquérants. Pour ceux qui ont suivi à l’école, c’est plutôt le 16eme siècle. Bon, c’est l’idée.

Royaumes

Notre société, très partiellement unifiée, sur des territoires dont les limites n’ont rien à voir avec nos cartes d’aujourd’hui, se fédèrent autour de chefs de guerre, l’unité sociale étant le clan ou la tribu. Cavanna a bien écrit sur cela, penchez vous sur ces traités sérieux et distrayants : « Les Fosses carolines« , « Les Mérovingiens » etc…

A partir de Charlemagne, nous enquillons une bordée de rois, mais n’oubliez pas que la France est loin d’exister en tant que société homogène, et un roi de cette époque a du mal à se faire respecter au delà de trois jours de cheval. Donc au delà, c’est le règne du seigneur local, donc la stabilité est acquise au moyen de la contrainte armée ou de l’alliance. La seule obligation du maitre est de laisser vivre ses gueux afin qu’ils aient la force de le nourrir, et de le défendre contre les seigneurs voisins. Bref un bordel permanent, avec alliances, traitrises et razzias.

Les contre-pouvoirs sont à peu près nuls, l’église faisant la police des âmes pour le compte des rois, en échange d’un droit autonome à se financer sur la bête. C’est l’église qui couronne le roi. L’échange est celui-ci : je te couronne, donc tu me dois tout, mais en échange, t’ayant couronné, je te délivre ton certificat d’élu de Dieu. Bref, je te tiens, tu me tiens par la barbichette. Jusqu’à Jules Ferry, l’église apprend au peuple à se tenir tranquille et à respecter la propriété privée, ainsi que le maître qui va avec. Jules Ferry, qui a besoin de prendre son indépendance vis à vis du clergé, remplace le curé par l’instituteur : ce dernier reçoit des instructions précises à cet effet.

Les seuls autres sujets bien convenablement respectés sont ceux qui détiennent un savoir certifié, comme tailleur de pierre, verrier (pour les vitraux), ferronniers, ou sourcier. Un peu comme les traders aujourd’hui, surpayés et respectés autant qu’ils font rentrer l’oseille. La piétaille piétine.

J’en reste là, je ne suis pas plus historien que cela.

Arrive la Banque

Voyez sous le menu « l’argent » quelques histoires du pognon. Je résume à mort. Au 17eme siècle se développe la banque. L’activité humaine et ses échanges, qui deviennent sophistiqués et nombreux, nécessitent du bon gros flouze, et déjà les rois ont du mal à contrôler la boucle « Lâcher de pognon par le roi » – « Circulation de la monnaie » – « retour par les impôts et taxes » et on recommence. Le ramassage des impôts comporte bien des fuites et le manque d’argent, dilapidés en guerre ou en fiesta pousse très vite les rois à se livrer à des banquiers.

On oublie bien souvent de dire que le défaut sur les dettes était chose sinon fréquente, du moins régulière et souvent sanglante. Les templiers l’ont appris à leur dépends. A chaque fois, le roi trouve un prétexte pour se justifier auprès du populo, mais la liquidation de la dette, accompagnée du pillage du banquier du jour remet les comptes à flot. Pour quelques temps. Au conflit guerrier suivant, le roi doit re-re-re-emprunter. Lisez donc « Vive la Banqueroute », ouvrage collectif, Fakir Editions : 8 défauts entre 1500 et 1800, et 250 entre 1800 et 2009.

L’emprunt, qui est l’autre nom de la dette, n’est ni plus ni moins que la propriété lucrative de l’argent en action. Mais la préhistoire se continue : le logement fait déjà l’objet d’un commerce fort lucratif.

Ne croyez donc pas que la banque d’aujourd’hui soit si moderne que cela. Ce qui est moderne, c’est que tout le monde, donc les gueux que nous sommes, y aient accès.

18ieme Siècle : tout est posé

Malgré de saines lectures, je n’ai pas souvenir que qui que soit n’ait dit clairement quand le capitalisme est né. Tout au plus, pouvons donner une date pour son essor. Avant cette date, il s’exerçait de fait, mais en l’absence de pouvoir. Le roi y a recours, mais brise les contrats régulièrement, et ce capitalisme est un sport réservé à une petite élite.

Nous arrivons en 1789 avec deux systèmes concurrents : la noblesse qui détient ses terres et sa force du glaive puis de l’épée, et qui se fédère, puis se soumet au roi, mais qui peut changer de roi à l’occasion, et une caste nouvelle, entièrement gueuse mais que les astuces ont fortement pognonée. Cliquer sur « Ajouter au dictionnaire ».

La distinction est de taille puisque ces nouveaux riches, par la banque, des embryons d’assurances et par l’industrie naissante, n’ont aucun pouvoir. Cette caste ressent les effets de l’instabilité politique qui nuit aux affaires. Lesquelles commencent à être internationales. Alors les caprices de fins de race royaux qui se mettent sur la face pour un oui ou pour un non commencent à sérieusement gaver cette nouvelle classe sociale, la première intéressée à la paix. Sauf si c’est une industrie de guerre évidemment. J’ai dit « la seule », parce que les gueux comptent pour du beurre.

Une des traces de l’intrication entre gouvernement et industrie se révèle avec la « délégation ». Les fermiers généraux collectent l’impôt pour le roi. Et se servent au passage. Les industriels vont se servir chez les fermiers généraux directement en échange de leurs facture sur l’État. Il est même dit qu’ils se servent prioritairement. Voltaire, cet enfoiré, vaut exactement un Lagardère ou un Dassault aujourd’hui. En effet, il est courant de truquer la livraison, soit en qualité, soit en quantité. Une petite com’ au trésorier local du roi permet d’éviter un comptage fastidieux du nombre de paires de chaussures ou autre équipement de troufion. Il y a l’équivalent de 30 M€ dans ses caisses à l’ouverture du testament de Voltaire. Vous le relirez différemment maintenant (Voltaire, pas son testament).

Bref, en 1789, il existe depuis fort longtemps, des siècles, une cours d’escrocs, de voleurs chics, éventuellement lettrés qui pillent le trésor par toute les fissures du système. Et le roi emprunte. Le pogrom est une forme de défaut sur la dette, avec meurtre et pillage monétaire. Très pratique avant de partir en croisade. Laquelle croisade occupe les nobliaux impétueux.

Il est juste temps pour les nouveaux riches d’obtenir la même sécurité que les nobles, qui eux se prélassent sur le dos du peuple et du roi, juste par le privilège de la naissance. La sécurité n’est certaine que si elle découle d’un pouvoir solide. Les « bourgeois », les riches des villes, des « bourgs », ne sont donc pas nobles, subissent les caprices des nobles, roi y compris et veulent que cela cesse.

Ce qui suit est un pâle résumé du petit livre d’Henri Guillemin, à lire impérativement pour pas cher, « 1789: silence aux pauvres ! » édition Utovie, collection H.G..

Mais ce site vous propose les principales conférences d’Henri Guillemin, faciles à suivre, une saine distraction. Allez-y, revenez ensuite.

1789 Naissance du Capitalisme

Je blague ! J’inverse dans ce titre la cause et l’effet. C’est parce que 1789 sonne la fin de la royauté, sous la direction de cette caste bourgeoise fort thunées, que le capitalisme peut éclore.

C’est pas mal le souk, notamment à cause de la seconde révolution de 1793 qui va faire perdre quelques années aux bourgeois. Mais les grandes lignes sont là : le roi laisse la place aux banquiers et gros marchands. Ça fait un peu bizarre quand vous lisez cela, mais le peuple n’est pas invité à la fête : constituantes, législatives et gouvernement sont réservés à une petite élite qui donne son nom à ces gouvernements : l’oligarchie. Sieyes, le curé biznessman, le déclare ouvertement : la France ne saurait être une démocratie.

Napoléon puis les restaurations diverses vont troubler la vision jusqu’en 1871. Un vague essai de suffrage universel va être tenté en 1830, mais bon, globalement, à part le pet de lapin de 1793, c’est le roi/empereur qui règne. Notez que le capitalisme est lancé dès la fin du consulat de Napoléon, qui aime l’argent, et la propriété, au point de taper dans les caisses pour son propre compte et ses financements occultes. Il s’offre, aux frais des contribuables français et au dépends des italiens, un royaume au nord de l’Italie pour ses vieux jours.

Retournez voir Guillemin !

A partir de 1848, entre Napoléon (III) élu président de la république qui se proclame empereur en 1852 et jusqu’en 1870, la commune de Paris, c’est la fiesta des bourgeois protégés par Napo V3.0. Certes, la chambre est pleine de Bonapartistes, mais le bizness décolle en grand ! 1789 a complètement changé la donne, mais certainement pas au profit du peuple.

1870 – Retour de la République représentative

Pareil ! Guillemin vous explique tout sur cette période 1870-1914, qui gagne à être connue. 1870 marque l’émergence d’une conscience populaire qui pousse à la chambre. Vite, Vite , on déclare la guerre à la Prusse qui ne demandait rien, pour envoyer le peuple s’occuper à l’est et on se prend une grosse tôlée. Les parisiens se fâchent, c’est la commune de Paris.

Le capitalisme est bien rôdé, les gros bizness (chemin de fer, textile, chimie, manufacture diverses) sont entre les mains des bourgeois du début qui s’appliquent à payer le moins possible pour gagner plus. C’est le pic d’exploitation des enfants et des ouvriers en général. L’horreur de l’exploitation de l’homme par l’industriel. Un peu comme maintenant, mais sans la télé ni les smartphones. Et en remplaçant les industriels d’hier par les actionnaires d’aujourd’hui.

1914 Encore une guerre pour soulager les patrons

1914 est une guerre causée par l’arrivée imminente de radicaux (de gauche, mais on est loin de Laguillier) qui veulent créer l’impôt sur les revenus. Ce qui affole les bourgeois qui bénéficient du secret sur les fortunes. S’il y a impôt sur les revenus, c’est qu’il va bien falloir déclarer ses revenus. Exactement comme si on demandait la transparence des banques et des mouvements financiers aujourd’hui.

Impensable. La diversion marche. La guerre est déclarée juste avant les élections, qui sont évidement repoussées à plus tard. Cessez de croire au mythe du germain hémoglobinophile ! Et relisez le traité de Versailles de 1918 avant de jeter Adolf dans la conversation.

Après 1918, on fait payer les emprunts de guerre par les pauvres, les riches recevant les dividendes. Quelle belle époque pour les bourgeois, bourgeois que ces crétins de gueux envoient à la chambre des députés. La prophétie de Thiers en 1880 et quelques se réalise : pourquoi avoir un roi fragile, alors que la république de gouvernement représentatif envoie à la chambre des députés qui seraient les administrateurs du CAC 40 aujourd’hui. A la différence du roi, les bourgeois ont les coudées franches à la chambre où ils excipent du status d’élu pour rendre leur prévarications du pouvoir inattaquables.

Le capitalisme est religion d’état depuis Thiers, juste après la Commune de Paris. Et déjà deux guerres, sur le dos des alsaciens perdus en 1871 et repris en 1918, engagées par la France uniquement pour des raisons de politique intérieure, pour envoyer des contestataires populaires se faire trouer la peau plutôt que de prendre le pouvoir sur des dirigeants capitalistes.

Pourquoi employer le terme de capitaliste, si connoté ? Parce que je ne vois pas d’autre mot pour qualifier ceux qui ne foutent rien que de récolter le fruit du travail obtenu par la simple possession du capital industriel ou financier. Pas besoin d’être marxiste chevronné pour comprendre cela.

1940 Une débâcle programmée

Programmée pour empêcher le progrès social sous-tendu par le front populaire, pourtant bien soumis à un consortium de banques privées, la Banque de France, la mal nommée par Napoléon pour enfumer le populo qui croit y voir une institution d’état. C’est encore D.J. Guillemin qui vous l’explique en détail.

Pétain est devenu un politique qui juge bien plus nécessaire de remettre la France entre les mains des possédants en utilisant Hitler pour cela, que de gagner une guerre qu’il a tout fait pour perdre. Pétain, l’antisémite, caricature de traitre à la patrie.

1945-1947 La parenthèse sociale

Au sortir de la guerre, le rapport de force est temporairement inversé : les communistes sont 25% et armés ! Le conseil national de la résistance travaille au progrès social, il est honnis des bourgeois qui doivent se cacher de leur complicité financière et industrielle avec les nazis. C’est la sécu et un début d’éducation populaire vite démolie. Voir Lepage et ses deux premières conférences gesticulées.

Mais ne rêvons pas, le capital mène la danse sans arrêt, seulement légèrement perturbée par une économie planifiée. Comme on reconstruit, les patrons se laissent aller à tolérer les revendications ouvrières. Pas trop, mais quand même !

1958 Retour de l’ordre

Avec De Gaulle, les bourgeois reprennent le pouvoir, notamment par la grâce du banquier qu’on lui colle de force comme premier ministre. D’ailleurs, c’est dans cette logique que Pompidou lui succède après son retrait en 1969. Giscard est son ministre des finances, qui lui succédera en 74. Mais dès 73, la banque prend le pouvoir en France, par la grâce d’une loi qui ouvre leur ouvre la porte de la création monétaire, jusque là totalement gratuite. La dette de la France s’envole, Mitterrand enfonce le clou dès 1983. Ah oui, j’oubliai : Pompidou était dirlo de la banque Rothschild, et Giscard, énarque puis haut fonctionnaire, a toujours lutté pour l’avènement du règne de la finance, n’a pas aimé l’abandon de l’Algérie française et a laissé sa trace dans tout les actes menant à la domination de la finance sur notre pays, jusqu’aux constitutions européennes établissant la liberté de circulation des capitaux et confirmant sa sale magouille de 1973, offrant dans notre constitution la rente de la création monétaire par le crédit aux banques privées (voir l’article à ce sujet), et plus tard la règle de caca d’or qui institutionnalise le chômage et la dépendance aux bon vouloir des banques.

1981 Tout est perdu

Mitterrand, élu avec un programme commun avec le PC, finit de donner la France aux banquiers. Il a poursuivi la tâche avec encore plus de force et de méthode, tuant ainsi le beau concept de « socialisme« . Libre circulation des capitaux, autrement dit ‘fin du contrôle des changes’, anonymat sur les achats et ventes d’or : à mort Bérégovoy, on ne te regrettera pas !

Et aujourd’hui ?

Nous sommes tous sédentaires, dirigés par un gouvernement représentatif structurellement entre les mains des possédants qui constitue la parfaite dictature non-militaire. Ce gouvernement prétend être « démocratique » tout en lui étant radicalement opposé. Les banques ou les agences de notations font la politique, comme le démontre Sarkozy et sa réforme des retraites, dont le but déclaré, non, ce n’est pas un scoop, est de garder le AAA des agences de notations.

Putain ! 10 millions d’années d’évolution pour en arriver là !

Un commentaire sur “Préhistoire du Capitalisme

  1. « Le Crédit, qui est l’autre nom de la dette, n’est ni plus ni moins que la propriété lucrative de l’argent en action. »

    Confusion entre le crédit (tu payeras plus tard et pour ce service tu y ajouteras des intérêts) et l’emprunt (j’ai du flouze en trop car je suis riche et je te le prête, bien sûr avec intérêt).

    La différence en apparence mineure a pourtant des conséquences dramatiques.
    L’emprunt est inféodé à la propriété privée (le riche prêteur) qui par le biais des intérêts exponentialisera sa rente et son patrimoine ce qui a terme posera des problèmes d’ordre politique (le riche deviendra de fait le vrai décideur), l’emprunt en aval, est élaboré en amont par l’épargne privée.

    L’épargne génère 3 problèmes majeurs:

    – Une concentration patrimoniale par exponentialisation des intérêts.
    – Un assèchement du pouvoir d’achat par extraction de la richesse de l’économie réelle dans celui de l’économie financière (immobilisation du prêt au détriment de la demande)
    – A terme, une amplification de la paupérisation de l’économie réelle par hypertrophie du système spéculatif. (recherche de nouveau débouchés pour une épargne démesurée)

    Le crédit par contre en jouant sur la variation de la masse monétaire n’immobilise pas le « prêt » au détriment de la demande mais le crédit élaboré dans un cadre privé concentrera le patrimoine par le biais des intérêts.
    le crédit socialisé (banque public) quant à lui n’a aucune de ses spécificités mortifères.
    Seules les banques de dépôts et maintenant les banques universelles ont la capacité à faire du crédit.

    Les raisons des crises de 1929 et de 2007/2008 sont incroyablement simples, la concentration patrimoniale a asséché la demande. L’épargne c’est hypertrophié au détriment de la demande et a insolvabilisé celle ci, le problème vient moins de turpitudes monétaires que d’un rapport de force sociale entre la propriété privée et le corps social.

    Rien ne justifie un financement de l’économie par l’épargne car un système bancaire peut y pourvoir d’une manière bien plus efficace (non immobilisation du principal au détriment de la demande et non concentration des intérêts)

    Le problème est le capitalisme dans son essence même qui est un parasitage absolu du corps social et ceci sans aucune contre partie. (sauf les innovations liées aux tensions et obligations d’une fuite en avant perpétuelle provoquée par la rente et la guerre économico-sociale ) (Capitalisme=financement privé dans un cadre dérégulé)

    Le capitalisme est sûrement après l’invention de la religion une des plus énorme escroquerie.

    Et c’est vrai, l’idée que tout homme puisse financer le système économique et être rétribué pour cela peut sembler attrayant, honnête et loyal, surtout si une législation fiscale est censée contrôler le niveau des patrimoines, sauf que l’homme riche, par exemple, en épargnant 90 % de ses revenus et en plaçant les intérêts de son épargne, sera toujours dans une situation ultra dominante et c’est lui qui à terme fera et défera les lois dont celles qui sont censées contrôler son niveau de patrimoine, c’est lui qui financera les campagnes électorales, achètera les groupes de presses, contrôlera par certains biais l’éducation de nos enfants, contrôlera nos désirs par la pub et de moult façons et finalement fera croire à une foule ébahie de reconnaissance que le pauvre vit grâce aux largesses du riche alors que c’est juste l’inverse.

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