Héritage et succession

1- L’héritage est source d’inégalité et de pauvreté

2 – Une vie ne permet pas d’être immensément riche, l’héritage permet de le devenir

L’accumulation personnelle est limité par la capacité humaine. La corruption, la prévarication, l’abus de bien social permettent d’accélérer l’accumulation.

C’est l’héritage qui assoie les dominations : En partant d’une fortune déjà établie par des parents, des grand-parents, il est facile d’enclencher la spirale.

En plaçant le capital hérité, celui-ci croit comme par magie au moyen de ponctions sur le travail de ceux qui bossent vraiment.

L’héritage est l’engrais magique qui annihile par ailleurs tout sens à la phrase : « Tous les hommes naissent libres et égaux en droit ».

3 – L’héritage permet à une minuscule population d’asservir toutes les autres

Le principe communément admis est que nous devons nous défoncer au travail, pour accumuler de la richesse pour nos gentils petits gnanfants héritiers.

Ce qui pouvait se comprendre au 7eme siècle a une toute autre saveur aujourd’hui. L’héritage peut se classer en deux espèces:

L’héritage culturel et affectif

La maison de papa que vous allez occuper désormais, sa voiture, sa collection de capsules de bières, ses bibelots…

Tout ceci représente un transfert de propriété d’usage. Ce qui n’a rien à voir avec le capitalisme. Vous héritez d’un droit d’usage, qui, s’il avait été consenti à votre père, devrait pouvoir l’être à vous même.

Même si la maison de papa était super choucarde, cela ne pose pas de problème si vous larguez votre ancien domicile pour habiter celui de votre ancêtre. L’attachement affectif vous désigne particulièrement pour reprendre l’usage des biens.

Dans le cas particulier où l’héritage serait revendu, pour être partagé entre héritier, par exemple, une fiscalité standard devrait être appliqués, comme sur un revenu quelconque. Aucun abattement spécifique.

Cette situation recouvre plus de 95% des cas : héritage minuscule, biens sans valeur importante autre que sentimentale.

Notez toutefois qu’il n’est nullement nécessaire d’hériter de la propriété financière pour bénéficier de la propriété d’usage.

L’héritage de la propriété lucrative

C’est le cas quand l’héritage contient un capital dont la possession permet la perception de revenus. Vous héritez d’immeubles. De magasins. D’actions juteuses. De terrains.

Le capital enflant par nature, l’héritage permet d’atteindre des fortunes lucratives démesurées en regard des droits d’un simple citoyen.

L’héritage confère à l’héritier le droit divin de rançonner ses concitoyens pour leur logement, leur nourriture, l’eau, le gaz, les péages…..

Les citoyens soumis à la propriété lucrative (comme payer un loyer), se défont en même temps de la possibilité de se constituer un capital d’usage. L’argent dépensé en loyer ne peut servir à l’achat d’un logement.

La propriété lucrative héritée permet d’amplifier le phénomène sans limite : peu de privilégiés possèdent les logements, l’outil de travail de tous. Ce qui enrichit encore plus les uns et aggrave la situation de tous les autres.

4 – Conséquences

L’héritage permet le transfert de propriété de TOUT, entre les mains d’une minuscule minorité.

Faute d’encadrement, l’héritage permet de nourrir l’hydre capitaliste : L’héritage du capital permet au jeune héritier de commencer dans la vie là où son ancêtre est arrivé.

La puissance immédiatement disponible permet au capital de gonfler immédiatement à un rythme que l’ancêtre a mis une vie à atteindre. Et de continuer le gonflement du capital sans répit. Lequel ne s’opère jamais sans prélever une part du travail de ses victimes.

Il n’est pas inutile de rappeler une évidence : le capitalisme, c’est l’art de tirer des revenus, sans rien faire, de la simple possession d’un capital, là où d’autre se lèvent le matin pour pousser des brouettes.

Avec l’héritage, le mécanisme prédateur perd de ce fait toute limite, quand la succession sans héritage lucratif aurait l’avantage de rétablir une véritable égalité des chances, et surtout de redistribuer ce qui a été accumulé pendant une vie par le prélèvement sans contrepartie d’une part importante du travail de chacun.

L’héritage augmente et réserve à une toute petite proportion d’habitant une propriété inhumaine , des revenus inhumains et des pouvoirs inhumains. Il contredit notre espoir d’égalité, et met à bas la fraternité.

L’héritage est le principal ‘outil’ pour la fabrication du capital lucratif, et l’institution de pouvoirs privés plus puissant que notre misérable État.

5 – Enlisement

L’héritage est un concept multi formes. Il concerne Mr Bernard Arnault, qui a tiré 3 500 000 000 d’€ de revenus de ses capitaux qui se montent à 29 000 000 000 d’€. Ce qui, en passant, est bien plus que le rapport du livret A.

Ces revenus ont bien été pris à des gens qui les ont gagnés avec leur travail. Que ce soient les employés de Mr Arnault qui garde pour lui les bénéfices,  ou bien les employés des entreprises dont il possède des actions.

Un montage opaque de sociétés écrans cache cette réalité, mais ne la fait pas disparaitre.

L’héritage concerne aussi chacun d’entre nous qui n’est pas orphelin complet.

Des quantités de « braves gens » sont attachés à l’héritage, alors qu’ils n’en sont que de minuscules bénéficiaires (comparé à la progéniture de nos vrais gros riches).

La confusion entre héritage lucratif et héritage d’usage empêche pour l’instant d’évoquer son abandon. N’importe quel petit propriétaire a l’impression d’être un gros riche, quand il se congratule : « Moi, tout ce que j’accumule, c’est pour mes enfants… ».

Le futur plus-riche-du-cimetière se préoccupe des ses gnanfants. C’est le seul moment où il exerce un droit divin : désigner les heureux élus, au détriment de tout ces étrangers !

6 – Localisation des points durs

Pour les riches, l’héritage est un des deux piliers de l’éternelle fortune sur le dos des travailleurs. Le second pilier étant le droit illimité à la propriété lucrative.

Pour tous les autres, l’héritage est une forme d’altruisme convenu, qui n’engage à rien de sérieux, puisqu’à la réalisation de l’héritage, celui qui l’a constitué retourne à la poussière.

Il serait autrement plus généreux de donner à ses enfants de son vivant, mais l’altruisme ne va jamais jusque là.

L’héritage, dans la pensée de l’accumulateur, est un outil dialectique de mauvaise foi pour justifier la cupidité et la prédation : c’est forcément « bien », puisque c’est pour mes chers gnanfants.

Par ce prétexte bidon, le prédateur croit qu’il s’est transformé en ange, alors qu’il reste un sale individualiste : si ses enfants sont si importants, pourquoi ne pas leur donner au fur et à mesure ?

Pour d’autre, l’héritage est l’espoir d’être mis à l’abri du besoin, comme un Loto National, mais en plus ciblé.

Une fois ruiné par les prédateurs l’espoir d’une bonne vie dans la sérénité, il ne reste effectivement plus comme espoir qu’un ancêtre casse sa pipe en laissant une tirelire.

Dans une société aussi inégalitaire que la nôtre, du fait exclusif des possédants, l’héritage est hélas une bouée de sauvetage économique.

Ce qui fait de nous une belle brochette de faux-culs stimulés par la peur de manquer. Pour une telle brochette, il n’est pas facile de renoncer à l’héritage.

Même le loto est plus égalitaire !

Autre point dur : les vrais riches aiment bien faire manifester les péquins à leur place : 1789 en est l’exemple, où les bourgeois envoient les gueux aux manifs à leur place.

Il est très facile d’effrayer tout le monde avec juste un peu de mensonge et de mauvaise foi.

En effet, il est possible de faire la différence entre « héritage d’usage » et « héritage lucratif ». Mais les gros héritiers préfèrent les confondre.

Disons le tout de suite, l »héritage d’usage » est un type d’héritage qui mérite la circonspection : hériter des outils de papa, des bijoux de familles, de la voiture ou des skis du grand-père relève de l’héritage d’usage, qu’il serait, à mon sens, ridicule d’attaquer.

En gros, oui à l’héritage de souvenirs, sans héritage de propriété financière.

Les vrais riches se chargeront de défendre leur héritage en couinant sur les médias que le mouvement pour la démocratie veut retirer toute transmission patrimoniale non financière.

7 – Solution(s) envisagée(s)

L’héritage prend tout son sens dans une société inégalitaire, incapable d’offrir à la plus grande part de nous une sérénité pourtant promise.

Pour les futurs héritiers modestes, il est un espoir de jours meilleurs. La solution consiste à mettre en place un système économique et social qui rende superflu cet espoir.

Les riches profiteur du système actuel aiment bien qualifier ce projet d’utopie. C’est surtout pour eux la fin de la poule aux œufs d’or.

Pour les accumulateurs d’héritage, la sois-disant volonté de donner plus tard, après sa mort, tout ce qui a été accumulé, n’est que la perpétuation de l’égoïsme.

J’ai été un prédateur égoïste. Déjà je n’ai pas donné l’excédent de mon vivant, ce qui prouve bien que je conchie ma descendance, il faut en plus que je m’assure qu’après ma mort  les pue-la-sueur continueront d’en chier et d’enrichir ma descendance.

La perpétuation de l’accaparement !

Pour les gosses de riches, l’héritage est la garantie d’une vie oiseuse. Considérons l’héritage comme une drogue sociale.

Une fois que vous l’avez, vous ne pouvez plus vous en passer ! Que vous soyez légataire ou héritier, ces rôles peuvent être dé-codifiés : Le retour de l’excédent accumulé à la communauté permet une redistribution qui contribue à rendre inutile cette loterie inégale.

Ce n’est pas tant l’héritage que nous devons éradiquer, c’est le besoin maladif d’y avoir recours. Et si au passage, cela dissuade les frénétiques d’accumuler déraisonnablement, c’est le bien absolu !

La confusion sera certainement entretenue par les gros riches entre l’héritage de Mr B Arnault, 39 000 000 000 € d’héritage et l’héritage de Marcel Plichon, 120 000 € l’appart et 30 000 € de bibelots et véhicules divers.

Les petits héritiers défendrons les gros :

Il conviendra de faire ressortir de façon claire que 90% des héritages actuels, qui portent sur moins de 174 K€ ne seront pas touchés. Les glapissements des riches rombières et de leur rombiers doivent être couverts par une ligne directrice claire.

Selon les notaires, « Pour quels montants ? Les déclarations de succession souscrites portaient en 2006 sur un total de 58,85 milliards d’euros, pour un montant moyen d’actif net transmis égal à 174 000 € par défunt. Ce montant était en hausse de plus de 70 % par rapport à l’année 2000, essentiellement en raison de l’augmentation des prix de l’immobilier. L’âge moyen des défunts s’élevait à 77 ans.« .

Concrètement, fixer une limite à 150 K€ par succession et 50 K€ par bénéficiaire, ne change pas grand chose pour 95% des gens. Voir rien du tout.

Il est donc extrêmement important d’attirer l’attention des détracteurs de l’abandon de l’héritage au delà d’une valeur modeste sur le fait… qu’ils ne sont pas concernés.

L’état devenant l’héritier au delà de ces sommes, c’est l’organisation de la gestion de ces patrimoines qui pose le plus de question.

S’il s’agit d’actions d’entreprises étrangères, leur cession en dehors de la zone Franc permet de récupérer du cash.

Dans le cas d’entreprise française, un transfert progressif de propriété financière au capital de l’entreprise permet d’apurer le passif de celle-ci et donc de la renforcer.

La propriété financière contenue dans les héritages, une fois rendue aux entreprises, permet l’apurement de toute les dettes et favorise les vrais investissements.

Donc l’embauche de chômeurs…

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