Médias indépendants

1 – Nous formons notre opinion selon les directives de médias partisans

2 – L’exercice de notre démocratie « représentative » est biaisé

Toutes nos conversations sont pré-formatées pas la télé. Nous nous empaillons sur des sujets servis par nos médias. Nous le faisons, non pas en utilisant notre esprit en toute indépendance, mais en obéissant aux injonctions des médias.

Nos médias sont possédés par les plus gros fournisseurs de l’état (BTP, armement…). Ceux-ci exercent le vrai pouvoir loin des caméras. Normal, ce sont leurs caméras.

Pensez vous qu’un Bouygues ou un Vinci vont encourager les réflexions sur la nullité du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, alors que c’est leur prochaine prise de guerre économique contre la société ?

Aujourd’hui, nous ne pouvons penser notre société qu’à la condition d’utiliser les sujets et les opinions déguisées des puissants, à l’exclusion de toute autre.

Une information, disons, simplement loyale, est indispensable pour diffuser des informations impartiales. Et encore, sous réserve de contrôles stricts permanents, par des institutions réellement indépendantes. Donc tirées au sort.

Si nous prétendons exercer un pouvoir de citoyen, nous ne pouvons le faire qu’avec un ‘stock’ d’informations fiables.

3 – Les médias nous montrent le caniveau

Les médias privés sont possédés par des grands groupes industriels ou financiers. N’attendons pas d’eux qu’il nous expliquent comment mettre fin aux abus des puissants qu’ils représentent.

Les médias publics sont sous l’autorité du président de la république ou de ses camarades, fussent-ils en apparence des opposants politiques. Si vous invoquez une soit disant ‘autorité’ (CSA ou autre avatar), demandez vous donc qui désigne ses membres !

Notre président n’est élu qu’avec le soutien financier des riches, qui également choisissent  le président en lui accordant le plus de passage télé.

Si Sarko avait été choisi par les puissants, il serait plus passé à la télé et aurait été réélu.  Les courbes qui expriment la quantité relative de passage télé des candidats se retrouve exactement en sortie des urnes.

Ce qui nous amène à réfléchir sur l’indépendance des médias. Au delà de la distraction que nous pourrions créer nous même en restant dans le cadre ‘autorisé’, osons poser la nécessité de médias uniquement contrôlés et financés par les citoyens, qui pourront désigner ou révoquer dans ces chaines selon des critères qu’il nous faudra bien inscrire dans la constitution.

Prétendre organiser la démocratie sans penser à l’information loyale et équilibrée des citoyens, c’est donner du pouvoir à des idiots. Qui le rendent aussitôt à leur maitres.

4 – Conséquences

Programmés comme des robots par les médias privés ou publics, la démocratie est écrasée pour laisser la place à la dictature de l’argent, par médias interposés.

Tout peut être changé tant que les grands équilibres de pouvoir sont préservés. Le plus honnête des citoyens, le plus ouvert, le plus génial, le plus tolérant, ne pense la politique qu’à travers les lucarnes autorisées, choisies et déjà fortement tendancieuses dans leur présentation.

Le Mariage Gay : 6 mois de gagné.

Le Mali : trois mois

Les Roms expulsés, un beur qui vire salafiste, un ministre pris la main dans la confiture, un homme d’affaire louche patron de presse et (ex)directeur d’une des plus grandes équipe d’opium du peuple.. Pendant qu’on parle d’effets choisis et présentés par des gens en conflit d’intérêt permanent, on ne risque pas de s’occuper de choses sérieuses.

Et chaque incident, largement provoqué par les discours officiels, est une source de distraction. Pendant ce temps, les patrons dégomment les dispositifs solidaires, comme la sécu, la retraite par répartition.

Le résultat : ces dispositifs issus de dizaines d’années de négociations sont laminés en dehors de toute implication populaire, dans des bureaux feutrés, entre amis, sans qu’aucun média ne surveille les opérations comme on surveille des jeunes qui s’emmerdent dans un loft avec 15 mots de vocabulaire.

Donc vous êtes d’accord pour travailler, pardon, pour chômer jusqu’à 64 ans.

C’est ainsi que les français, depuis 1973, acceptent (sic !) de payer des intérêts exorbitants sur une monnaie qui est censée leur appartenir. Aujourd’hui, le coût est de 50 milliards d’euros par an, en échange de rien du tout. Il faut de solides contrôles sur les médias pour réussir une farce aussi énorme pendant aussi longtemps.

Les médias ont interdites, rendues taboues les questions essentielles qui gouvernent nos difficultés actuelles. La remise en question de l’euro, les doctrines de libre-échange, la dérèglementation des marchés, la compétitivité forcée sont autant de sujets graves confisqués par les médias. Sans compter l’aide inestimable fournie par le FN qui, lui, accède sans difficulté aux médias pour y reprendre d’authentiques idées démocratique. De ce fait, grâce aux excès prévisibles, les questions importantes sont confisquées, détruites. Comment parler de la sortie de l’euro sans voir le spectre du FN ? Et donc comment obtenir le rejet stupide de citoyens zombifiés.

La victime affute fièrement le couteau qui va l’égorger. Elle se battra pour empêcher la remise en cause des intérêts d’une infime minorité. Les plus ardents défenseurs de l’euro sont une poignée de gens qui en profitent grassement sur notre dos, et tous les téléspectateurs qui croient la télé propagent des idées qui vont contre leurs intérêts.

Le fait, pour un groupe industriel et/ou financier, de posséder un média est authentiquement la voie de la dictature soft. Comment un groupe d’intérêt privé, qui commerce avec l’état, dont il finance les représentants, peut-il être chargé d’informer des citoyens qui vont avoir à trancher, éventuellement contre ses intérêts particuliers. Attendons nous de Bouygues une réforme des marchés publics ou de la législation sur le travail qui serait contraire à ces intérêts ? Une dénonciation des viols du code du travail sur ses chantiers ?

Ça valait le coup d’acheter TF1 non ?

5 – Enlisement ou aporie révélée

Les règles qui régissent la propriété lucrative encouragent les concentrations et ce genre de prise de pouvoir dictatoriale. Les profiteurs ne profitent que des opportunité que nous leur laissons. On ne demande pas au loup de devenir végétarien. Si on installe un loup dans le poulailler ou dans l’alpage, comment espérer qu’il ne croque pas quelques brebis, à sa guise ?

6 – Localisation des points durs

La propriété financière des médias par les groupes industriels, ou selon un cheminement plus long et pervers, le contrôle indirect par eux des chaines publiques verrouille toute réflexion qui risquerait de toucher aux privilèges des puissants.

L’objection comptable, où un TF1 fixe lui-même le prix de son rachat est un leurre.

L’idée angélique de l’interdiction systématique des médias privés est stupide et, paradoxalement, anti-démocratique.

7 – Solution(s) envisagée(s)

Le blocage apparent de la situation ne survit pas à une vision plus ‘aérienne’ de la situation. Progressons pas-à-pas, en avançant autant que possible avec des idées réalistes.

Donc règle à imposer d’urgence : aucun industriel ou financier ne peut-être propriétaire ou influent sur des médias, dès lors qu’il commerce avec l’état. Mais ne nous arrêtons pas là : le commerce des biens essentiels est aussi rédhibitoire. Eaux, santé, retraite, transports, autant de domaines qui disqualifient leurs actionnaires à se mêler de l’information.

Mais au nom de la pluralité de l’information, il n’est pas question d’interdire des médias privés, dès lors que les dirigeants acceptent de se soumettre en permanence à des contrôles sur leurs éventuels conflits d’intérêts. Il ne s’agit pas de substituer une dictature à une autre.

Alors oui, nous aurons des médias plus fouillis, plus variés, moins bling-bling, et nous verrons soudain arriver des sujets plus importants, moins fun. Une conférence de Chouard ou de Lordon en Prime-time, avec François Ruffin en animateur. Miam !

Nous voulons le pouvoir ? Reprenons le contrôle des médias.

Quand à l’aspect financier, il est opposé de mauvaise foi. Le but de ceux qui veulent préserver leur pouvoir juteux, est de trouver toutes les présentations qui leur laisse le gâteau. Que vont devenir les salariés de TF1 ? On suppose là que rien ne viendra remplacer Mr Bouygues à la tête de sa pompe à fric et à pouvoir. C’est faux. Comme MacDonald qui dit que si on l’embête, des milliers de producteurs de steack hachés vont mourir. Supposant donc que ses clients vont sauter tous les repas qu’il achetaient chez lui.

Le fric ? TF1 en rapporte bien plus qu’il ne coûte. C’est un peu le principe du bizness, notez bien. Stop le bizness. Et étant donné les ravages de l’actuelle proprio, qu’il s’estime heureux de ne pas rembourser ses trucages de marchés, puisque le principe d’une loi rétro-active est écarté. En revanche, considérer que Bouygues s’est plus que très largement remboursé de ses investissements ouvre la voie à une confiscation pure et simple.

Se faire exécuter, c’est déjà dur, mais payer la balle qu’on nous envoi dans la nuque…

Voila une dernière idée que l’on vous a dressés à déconsidérer.