Loyers abberrants

1 – Le fait de payer un loyer est une aberration socialement injuste et injustifiée

2 – Le loyer n’est pas une fatalité

C’est pure convention que de payer un loyer pour son logement. La formule permet au propriétaire de se faire payer le bien immobilier par le locataire, puis d’assurer un revenu net sans contre-partie supplémentaire.

La seule raison pour que le locataire offre généreusement son capital au propriétaire, puis un revenu sans contrepartie, c’est le manque d’apport du locataire.

S’agissant d’un besoin aussi essentiel que le logement, nous les citoyens pouvons trouver meilleur arrangement pour être à l’abri du froid, de la pluie et du vent.

3 – Naissance d’un loyer

Il faut d’abord un promoteur (pour du neuf)  immobilier ou un propriétaire immobilier (pas neuf), petit zou grand. Soit un apport personnel dont l’origine pose question (comment, si on travaille avec son cerveau et/ou ses mains, peut-on disposer de la somme nécessaire, en plus de l’argent nécessaire aux besoins propres de la famille ?)

Un petit passage chez un banquier, qui va donc prendre sa place au banquet. Ils sont célèbres, les banquets de banquiers.

Ensuite il nous faut des ‘gens’, qui n’ont pas l’apport nécessaire soit pour payer cash, ni même pour satisfaire aux exigences d’un banquier pour s’acheter un logement.

Ces ‘gens’ n’ont pas d’autre choix que de contracter avec le promoteur/propriétaire du début pour louer un abris. Les propriétaires s’entendent automatiquement pour tarifer la loc au top du maximum extorquable.

Le loyer est issu d’un rapport de force basé sur la possession lucrative d’un immeuble et l’extrême nécessité de se loger. Et plus la nécessité est extrême, plus le loyer est cher.

4 – Toujours plus riches, toujours plus pauvres

Par conséquence, le ‘gens’ qui paye son loyer renonce par la contrainte à être propriétaire, bien qu’il en paye plus que le prix : en une vie de ‘gens’, un studio est payé 5 à7 fois, et le propriétaire détient en plus à la fin la propriété financière initiale et la plus-value latente.

Le fait d’être propriétaire de son logement apporte dans une certaine mesure une forme de ‘sécurité’.

A l’opposé, le locataire peut être viré tous les trois ans. Le propriétaire augmente son loyer selon un indice opaque : pourquoi indexer mon loyer sur l’indice des coûts à la construction ? Je suis locataire, moi, pas constructeur !En fait si : je paye, mon proprio construit avec mon argent.

Le propriétaire capte en permanence le travail du locataire, de façon rapidement irréversible.

5 – Un étau qui se ressert

Au fur et à mesure que l’argent se concentre, ce qui est le propre de la propriété lucrative, des gens concentrent également les salaires, pendant que certains en perdent, en partie ou en totalité (on appelle ça un ‘chômeur’. Vous avez appris un mot.).

C’est la nature du capitalisme. Donc des gens ont + le moyen de payer des loyers chers et chics, pendant que d’autres doivent déménager pour + petit, voir un carton ou des logements d’urgences.

Les conséquences sociales s’aggravent, et rien ne peut limiter l’aggravation.

La propriété lucrative du logement de la famille ou de l’entreprise est un poison dont il faut se défaire, car il tue la société. Seul un rapport de force autorisé par nos lois le permet. Ces lois sont le fait des propriétaires qui pèsent plus que les locataires pour faire des lois.

6 – Plus facile à dire qu’à faire

Si on décide d’interdire la propriété lucrative sur les logements ou locaux commerciaux, des objections d’apparence impressionnantes sont immédiatement opposés :

  1. Quid de la valeur de l’investissement ? Que devient la propriété financière sans la propriété lucrative ?
  2. Quid de la construction de logement sans la stimulation de la propriété lucrative ? En clair, pourquoi je fabriquerai un immeuble, si ce n’est pour me faire des organes reproducteurs en métal précieux ?

7 – Pas si difficile

Argument 1

L’argument de la propriété financière est insuffisant : seul le décalage dans le temps favorise le mécanisme.

Un travailleur bien payé ou pas doit travailler longtemps, en mettant de coté de quoi payer sa maison. Sachant que le coût initial de construction doit théoriquement être supporté par tous les locataires qui se succèdent dans la vie de la maison.

Que chaque locataire doit assurer l’entretien quotidien et ses charges.

Aujourd’hui quotidien et charges sont payés par le locataire, ce qui semble raisonnable.

Il ne reste à régler que le ‘crédit’ qu’il faut assurer à chaque citoyen-hyène qui va forcément payer sa part de la construction tout au long de sa vie.

C’est donc une forme de crédit immobilier mutualisé qui s’impose. Bien sûr chacun devra toujours payer pour son logement, à la hauteur du luxe souhaité.

Le résultat du crédit mutualisé permet à chacun d’acquérir la propriété financière au fur et à mesure,  et éventuellement la part de plus-value à l’occasion d’un déménagement.

Les ‘loyers’ (si on garde le même nom) ne deviennent pas nuls : ils baissent de la marge que nous payons aujourd’hui au propriétaire financier.

A l’inverse de notre système actuel, chaque loyer nous rend ‘en plus’ propriétaire, sans coût de crédit.

Pour les propriétaires actuels : commençons donc par obtenir de façon certaine le décomptes des sommes déjà engrangées, au delà des charges, mais sans compter les taxes foncières, payées par le seul propriétaires.

A partir de là deux cas :

Le propriétaire a déjà engrangée une somme égale ou supérieure aux frais de construction actualisés en monnaie constante. Il est déjà remboursé par les locataires. Au revoir Monsieur. La propriété financière est transférée en partie aux locataires au prorata des sommes versées. Le reste à la communauté.

Le propriétaire a engrangée une somme inférieure : La communauté lui verse la différence en monnaie constante.

Aucune hausse spéculative n’est appliqué. On ne parle que de l’argent réellement engagé. Les frais bancaires, fixé par contrat entre la banque et le propriétaire n’engagent et ne concernent que ces deux parties.

En aucun cas la communauté ne peut payer de la spéculation, ou des intérêts : ils sont le fruit d’une autre propriété lucrative injuste. En revanche, le banquier serait fondé à annuler la dette du propriétaire et ne pourrais plus se faire payer que la différence, si elle existe, entre les frais réels engagés (en général dérisoires en regard de l’argent dette mis en oeuvre) et les sommes déjà perçues.

Concernant les amateurs d’économie politiques, parlons un instant de la masse monétaire. Le fait d’annuler la dette au profit des locataires ne cause aucune inflation monétaire. Une inflation de la valeur de la monnaie, en tant qu’elle est assise sur la valeur des biens et équipements du pays, mais la masse monétaire n’a elle pas bougé d’un centime. En effet, au bout de 4,5 échanges, l’argent est naturellement filtré par l’état (impôts, taxes).

La seule préoccupation de l’état devraient d’assurer une masse monétaire liquide à chaque fin de mois égale aux salaires versés (et revenus des travailleurs libéraux, évidement). L’équation ne change pas : la banque a bien sûr le droit, voir l’obligation d’éteindre la dette du promoteur. L’argent dette disparait et c’est tout ce que l’on veut. Ne pas faire gonfler sans raison la masse monétaire.

En revanche, on a arrêté le transfert permanent de richesse sans apport d’industrie ou de service.

On a donc luté efficacement et définitivement la diminution de la masse monétaire.

En gros nos retraites qui se dégonflent comme les salaires, et les chômeurs qui s’empilent.

 Concernant la motivation à la construction immobilière :

Que ce soient pour des particuliers ou pour des entreprises, rien ne s’oppose réellement à la mutualisation du crédit immobilier : seuls les actuels bénéficiaires indus du système peuvent avoir des raisons de s’opposer à une perte de juteux bénéfices.

Occupons nous plutôt de récupérer collectivement cette charge, avec des difficultés techniques que les promoteurs privés ont bien réussis à surmonter.

La hausse permanente de l’immobilier est directement liés à la spéculation que les propriétaires exercent entre eux, aux frais des locataires.

Si demain l’immobilier n’est plus un eldorado, la valeur des maisons ou immeubles retombera automatiquement à la valeur de la construction à neuf amortie sur une période idoine.

Prenant la forme d’une cotisation, fondée non plus sur la valeur du bâti, mais plutôt du ‘A bâtir maintenant’, ce qui est très différents, le coût des loyers pourraient bien mécaniquement être divisé par deux.

Imaginez que cet argent devient disponible pour autre chose. On avait pas d’autre trucs importants à financer ? mettons 25% de tous les loyers payés : ça en fait des écoles, hôpitaux, trains, isolations de bâti existant…

Ça ne devrait quand même pas être sorcier à expliquer non ?